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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #King Vidor
Billy the Kid (King Vidor, 1930)

 

Troisième film traitant de ce personnage, c’est aussi le premier western de King Vidor, cinéaste plutôt spécialisé dans le drame.

Il s’agit aussi du premier western parlant sur Billy the Kid, en cette année 1930 qui vit tout de même la sortie une quinzaine de jours plus tôt de The big Trail du grand Raoul Walsh. Et je dois avouer que le Billy the Kid de Vidor ne soutient pas longtemps la comparaison avec cet autre western…

 

John W. Tunston (Wyndham Standing) & Angus McSween (Russell Simpson) arrivent à Lincoln, petite localité du Nouveau-Mexique avec leur bétail et leurs possessions, décidés à s’installer dans ce coin de l’Ouest sauvage.

Mais cette bourgade est dirigée par le colonel William P. Donovan (James A. Marcus) qui cumule les fonctions de shérif et juge, ce qui est bien pratique pour diriger une communauté.

Rapidement, un affrontement se met en place, les nouveaux arrivants étant bien s^pur fort désavantagés par la situation.

C’est alors qu’intervient Billy the Kid (Johnny Mack Brown), qui prend la défense de ces paisibles éleveurs, ramenant un équilibre indispensable à la survie de ces derniers.

 

Il est très clair que cette nouvelle adaptation n’a elle non plus pas grand-chose à voir avec le vrai Billy the Kid, et c’est le gouverneur du Nouveau-Mexique de l’époque (1930) qui l’écrit dans une lettre qui est reproduite en introduction du film.

Mais ce gouverneur se garde bien de dresser un portrait réaliste de ce hors-la-loi devenu légendaire, insistant sur le côté justicier de ce personnage.

Que les choses soient bien claires : Billy the Kid n’était pas un personnage très fréquentable, et certainement pas un justicier.

 

Mais qu’importe, nous sommes au cinéma et tout est permis, même de faire passer un brigand pour un type bien (1). Mais ce qui gêne le plus, c’est que Billy s’en sort !

La vérité semble pencher pour le fait que Pat Garrett (ici Wallace Beery) ait tué Billy le 14 juillet 1881.

Ici, pas du tout : Billy s’en va vers une autre vie, comme il le fera chez Howard Hughes une dizaine d’années plus tard.

Puisque je vous dis que tout est possible !

 

Quoi qu’il en soit, ce qui frappe le plus dans ce film, c’est la violence des différentes situations.

Le Code Hays n’étant pas encore en vigueur (il faudra attendre encore quatre ans), nous sommes dans cette ère « pré-Code » où (presque) tout était encore possible d’être montré.

L’assassinat de Tunston est déjà terrible, mais le siège qui va suive le sera tout autant, avec sa résolution quand les assiégés vont être tirés comme des lapins pendant qu’ils essaieront de fuir.

Mais surtout, ce qui pouvait choquer le plus les spectateurs de 1930 (encore que…), c’est le fait que les représentants de la Loi soient les véritables méchants de l’intrigue, véritable retournement des valeurs sociales.

 

Il est bien clair que Vidor n’est pas vraiment à la fête avec ce nouveau genre pour lui qu’est le western. Surtout quand on compare avec les productions contemporaines ou antérieures à ce film : outre Raoul Walsh, John For nous avait déjà gratifié de quelques magnifiques productions (The iron Horse, Three bad Men…), sans oublier The covered Wagon de James Cruze.

Mais on trouve tout de même des éléments bien propres au genre comme les grands espaces et les incontournables échanges de coups de pistolet. Mais ces derniers ne possèdent pas encore ici la maîtrise qu’on retrouve chez les autres : Vidor fait ses armes (c’est le cas de le dire).

Outre les grands espaces, on trouve ici un microcosme intéressant avec des personnages pittoresques comme on peut en trouver chez les autres (Ford en particulier, mais chez Walsh aussi) :

  • nous avons droit à une collection de moustaches tombante auxquelles il ne manque que le jus de tabac où des haricots qui s’y seraient collés. C’est un trio pittoresque composé de Hatfield (Nelson McDowell) et Butterworth (John Beck) dont les conversations, suivies par le Danois Swenson (Karl Dane (2)), sont des plus absurdes, amenant un élément comique qui n’est pas toujours indispensable.
  • Mrs Hatfield (Aggie Herring), véritable femme-maîtresse qui dirige son monde et surtout son mari à la baguette. Le choix d’Aggie Herring dans ce rôle est très pertinent, sa gouaille et son aspect physique renforçant son personnage.

Je terminerai en signalant la présence de deux visage qu’on va être amené à voir dans les productions hollywoodiennes futures : Chris-Pin Martin (Santiago) au regard qui n’est pas sans rappeler celui e Jack Elam, et Roscoe Ates (Old Stuff), qui est déjà un ressort comique.

Mais si Old Stuff est amusant, il n’en demeure pas moins un personnage attachant et en même temps tragique du fait de son sacrifice.

King Vidor fera à nouveau appel à lui dans son film suivant, aux côtés du même Wallace Beery déjà présent ici.

 

  1. Ce ne sera pas la dernière fois…
  2. Karl Dane, du fait de ses origines danoises, ne passa pas le cap du parlant à cause son accent. Ici, il n’intervient que très peu, dans un rôle sur mesure. Dane, ignoré/oublié par les studios se suicidera quatre ans plus tard. [Dane retrouve ici Vidor pour lequel il avait déjà tourné dans le magistral The big Parade.]

 

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