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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Drame, #Jim Jarmush
Ghost Dog, la Voie du samouraï (Ghost Dog: the Way of the samurai - Jim Jarmusch, 1999)

« Ghost Dog ».

Il n’a pas d’autre nom (un nom de guerre ? Un nom d’Indien ? Peu importe).

Un œil plus ouvert que l’autre mais un regard perçant.

Une propension à voler de belles voitures.

Une mallette avec son matériel professionnel : une paire de gants, un scanner/décodeur et l’indispensable flingue.
Ghost Dog (Forest Whitaker, remarquable) est avant tout un tueur à gage.

Il n’a pas (ou presque pas) d’amis, et il passe son temps entre les contrats et ses pigeons.

Et puis il y a le Bushido : le code d’honneur des samouraïs qu’il se répète à longueur de temps, en faisant sa seule ligne de conduite.

 

La parenté avec le film de Melville – Le Samouraï – est on  ne peut plus évidente. Ca pourrait en être une sorte de remake, avec un propos différent : un tueur solitaire qui aime les oiseaux et qui va jusqu’au bout des principes du Bushido.

C’est une atmosphère épurée, sobre comme peut l’être le personnage principal, où malgré ce calme apparent – dans l’action comme dans la façon de filmer – les cadavres s’accumulent. Mais cela se fait en douceur, sans grandiloquence ni grand spectacle. On reste dans cette atmosphère feutrée des hommes d’honneur.

Parce que l’honneur commande avant tout. Et si les gens meurent, c’est avant tout à cause de lui : l’honneur de la famille, l’honneur du samouraï.

 

Mais c’est un film de Jarmusch, alors il y a errance. Comme dans Dead Man, son précédent film, on suit l’errance d’un personnage qui est déjà mort. Cette errance, qui coïncide avec l’honneur précédemment évoqué, ne fait que reculer le moment fatidique.

Nous savons tous, dès le commencement que le samouraï, à l’instar de celui de Melville, va mourir. Et que cette mort sera volontaire. Il suffit juste d’attendre le bon moment : quand Ghost Dog aura réglé ses affaires.

 

Mais en parallèle de cette intrigue noire, on trouve l’intervention de la télévision qui repasse d’anciens dessins animés : Betty Boop, Felix le Chat, Woody Woodpecker, Itchy & Scratchy.

Ces incursions qui semblent hoirs de propos ne le sont pas du tout : il y a à chaque fois un lien entre l’intrigue principale et ce que nous voyons à travers le petit écran :

  • Betty Boop rappelle ses pigeons en agitant un drapeau : Ghost Dog fait de même avec les siens ;
  • Le savant fou envie Félix qui se promène avec son sac magique qui le sort de toutes les situation : Ghost Dog se promène avec sa mallette et son précieux contenu indispensable pour son activité professionnelle ;
  • Un pic vert se manifeste à ses côtés, à la télévision, c’est Woody Woodpecker qui passe ;
  • Quant à Itchy & Scratchy (série à l’intérieur de celle des Simpson), leur violence assumée se suffit à elle-même dans le film…

 

Mais Ghost Dog, c’est avant tout Forest Whitaker dans un rôle très différent du bon gros noir sympathique qu’on lui connaît le plus souvent. Il a toujours sa bonhomie habituelle, son œil gauche à moitié fermé, mais il est avant tout u tueur de sang-froid. Donc redoutable.

Mais avec la fin de Ghost Dog, c’est aussi la fin d’une époque : le vingtième siècle se termine et avec lui les anciennes pratiques criminelles que ce dernier a conclues avant de lui –même disparaître. D’ailleurs, même les truands mafieux ne sont plus de la première jeunesse…

 

Et un petit plus : la présence d’Isaac de Bankolé, dans le rôle de Raymond, le glacier, qui ne s’exprime qu’en français – langue totalement inconnue de Ghost Dog – et exprime les mêmes idées que ce dernier à chaque rencontre. Un rôle non sous-titré qui laissait les spectateurs dans le même état d’incompréhension que le héros.

 

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