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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Julien Duvivier
Golgotha (Julien Duvivier, 1935)

« En vérité, je vous le dis... »

Il s'agit certainement de la réplique la plus célèbre, répétée à l'envi par Jésus (Robert Le Vigan), dans cette superproduction française signée Julien Duvivier.

Pour le reste, c'est beaucoup moins intéressant...


Les derniers instants de Jésus, pour la première fois en version parlante. Cocorico, ce sont des Français qui l'ont faite !

Ils auraient pu éviter.


Certes, l'intrigue est proche des Ecritures, et on assiste aux derniers instants de Jésus, de son entrée à Jérusalem jusqu'à sa résurrection. Mais pour le reste, c'est assez plat.

Pourtant, il y avait de quoi se réjouir : une belle reconstitution de Jérusalem, une distribution prestigieuse, mais... Mais ça ne prend pas. C'est statique. Beaucoup trop. Le seul moment intéressant, c'est la montée au Golgotha : il y a de la tension, de la violence verbale et physique contre Jésus. Bref, ça vit. Même le moment de la mort de Jésus, là où la tension devrait être à son paroxysme, c'est encore plat.

 

Il n'y a de la vie que pour les méchants (pas étonnant de la part de Duvivier). Les bons, eux sont presque immobiles, comme s'ils recréaient quelque scène sulpicienne : ils sont déjà morts (pour leur foi). D'ailleurs, le meilleur élément sulpicien, c'est Jésus lui-même, avec sa chevelure que l'éclairage rend d'or...

Revenons à la distribution : on annonce Harry Baur, Jean Gabin et Edwige Feuillère. Bigre, c'est du lourd (terme tout à fait approprié pour ce film). Mais en fait, ces trois personnalités apparaissent peu dans le film : à peine un quart d'heure à elles trois !

Non, ceux qu'on voit, ce sont - bien entendu - Jésus et Caïphe (Charles Granval), chef du Sanhédrin, une espèce d'oligarchie qui voit son autorité menacée par le Nazaréen. Le troisième, dans une moindre mesure, c'est l'incontournable Judas (Lucas Gridoux), le traître, le salaud, mais tout de même un homme torturé par ce qu'il a fait. Caïphe et Judas sont certainement les personnages les mieux réussis du film.

 

Et il reste Le Vigan. Il est un Jésus idéal... Physiquement. Il est dans la lignée des Christs maigrichons, de ceux qui expliquent pourquoi il tombe trois fois pendant le chemin de croix. C'est à se demander si son père fut charpentier...

Dans le regard aussi, Le Vigan est très bon. Mais dès qu'il ouvre la bouche, le charme n'agit plus. On recherche dans ce personnage (divin ?) les intonations qui feront son succès dans les films suivants (La Bandera, L'Homme de nulle part...). Ici, il interprète un personnage trop lisse : il ne peut pas laisser libre court à ses intonations et son jeu si particuliers.

 

Alors on regarde, parce que c'est Duvivier. Mais on se dit tout de même que la version de Cecil B. DeMille, Le Roi des Rois (1927) offre un spectacle autrement plus beau, à mille lieues de celui qu'on vient de voir.

 

 

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