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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Dalton Trumbo, #Guerre

Seul film du scénariste Dalton Trumbo, c'est aussi l'un des rares film de guerre où la guerre elle-même tient si peu de place. Elle n'est montrée qu'à deux moments.

Les Américains ont toujours su la montrer (La grande Parade, A l'Ouest rien de nouveau, Les Sentiers de la gloire), mais là, Trumbo nous suggère l'absurdité et surtout les ravages qu'elle peut faire sur un jeune homme mutilé, suite à un acte qui n'était pas guerrier.

 

Nous sommes loin des assauts de Kubrick ou Milestone, mais les images en sont quand même terribles. La violence n'est pas là où on aurait pu l'attendre. C'est celle des gradés - encore eux - qui ne cessent de nier l'existence de Joe (Timothy Bottoms) à qui il ne reste que sa conscience.

Seules les infirmières trouvent grâce aux yeux (?) de Joe : la grosse infirmière, celle qui lui permettra de se repérer dans le temps, et la jeune femme qui communiquera avec lui.

Alors comme il ne reste plus à Joe que sa conscience, Dalton Trumbo nous emmène en voyage à l'intérieur de sa tête.

On y trouve ses souvenirs (sa fiancée, son père, sa famille) mais aussi ses peurs et ses interrogations plus ou moins métaphysiques (les scènes avec le Christ/Donald Sutherland sont d'une cruauté rare).

Et puis on y trouve son salut. C'est en utilisant sa tête que Joe va reprendre momentanément pied ans la vraie vie. Mais à quel prix (ça, il faut le voir pour le savoir)

 

L'habileté de Trumbo dans son seul film, c'est l'utilisation des moyens mis à sa disposition. Jamais film parlant n'aura été aussi pertinent. En effet, nous entendons le monologue de Joe découvrant son environnement et son état physique. Nous entendons aussi la vie de l'hôpital dans sa « chambre ». Et nous entendons même parfois les cris de douleur (physique ou morale) en surimpression des deux autres voix.. Le tout dans un noir et blanc où nul espoir n'est permis.

 

Par contre, quand Joe rêve ou s'interroge, alors la vie renaît et les couleurs s'étalent sur l'écran. On peut même relier ce film au mouvement surréaliste tant les rêves de Joe sont magnifiques. Nous ne sommes pas dans des représentations de Dali ou Bunuel. Non. Ces rêves ont cette base réelle qui part rapidement dans le virtuel. Utilisant des éléments de souvenir et les raccrochant les uns aux autres afin de former une espèce d'histoire cohérente.

 

Deux films américains font détester la guerre : Il faut sauver le Soldat Ryan de Spielberg, pour sa séquence d'ouverture, et - bien entendu - Johnny s'en va-t-en Guerre pour la totalité de son propos.

 

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