Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Frank Lloyd, #Charles Laughton, #Aventures
Les Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty - Frank Lloyd, 1935)

Un fameux trois-mâts (fin comme un oiseau), la mer à perte de vue... Et le capitaine Bligh (Charles Laughton).

Des arbres à pain, la tempête, des hommes qui rament... Encore le capitaine Bligh.

Tahiti, les jolies Vahinés (habillées !), le paradis sur terre... Et toujours le capitaine Bligh !

 

Le capitaine Bligh a beau être un marin extraordinaire, c'est un homme inhumain. il est enfermé dans le devoir. Surtout le devoir de dominer les autres. Tout est prétexte à punition : une remarque, une erreur, une bagarre, et c'est le châtiment assuré. Les hommes ne l'aiment pas ? Peu importe, ils ne sont pas là pour ça : ils doivent remplir leur devoir.

Charles Laughton crève l'écran. Il campe un Bligh plus vrai que nature. Il y a une suffisance dans son attitude qui est répugnante. Tout comme son aspect : ces sourcils épais et sa moue dédaigneuse d'homme mécontent achèvent de le rendre antipathique.

Rapidement, il devient insupportable pour ses hommes... Comme pour les spectateurs !

C'est ce qu'on appelle un méchant très réussi.

Plusieurs fois, on aimerait que les marins lui fassent un sort, mais à chaque fois, ils retardent l'échéance : une mutinerie est une faute très grave qui entraîne irrémédiablement la pendaison au grand mât devant la flotte. Mais à force de torturer ses marins, il atteint le point de non-retour : Fletcher Christian (Clark Gable), son second prend la tête de la mutinerie annoncée.

 

Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, à une période où même l'Australie avait été découverte, mais où la vie d'un marin ne vaut pas tripette, surtout avec un capitaine comme Bligh : « la forme de vie animale la plus vile d'un navire ». De cette mutinerie sortira un nouveau code de la mer pour la flotte anglaise (c'est ce qui est annoncé dès le début). Mais en attendant, nous suivons - (un peu) horrifiés - les châtiments infligés aux marins par Bligh : fouettés, attachés aux haubans, passés sous la coque du navire... Un véritable sadique. Pas étonnant alors que la mutinerie se mette en place.

 

Il y a dans cette histoire - romancée - un parallèle (évident ?) avec l'histoire américaine. Tout d'abord, Laughton était anglais, alors que Gable était américain. Fletcher semble symboliser cette Amérique qui se révolte contre l'oppression anglaise (en 1776) et qui devra assumer son choix de sécession. D'ailleurs, Christian promet - Moïse moderne - un nouveau havre à ses marins, où ils seront libérés de la tyrannie de l'amirauté anglaise. L'analogie est pertinente : les Etats-Unis ont souvent été le lieu de tous les rêves, surtout celui de la Liberté !

 

On notera enfin la présence - parmi tant d'autres - du vétéran Donald Crisp (ici un ancien voleur qui a choisi la marine pour ne pas aller en prison), qu'on avait déjà pu admirer dans un autre film de galion (le Pirate noir d'Albert Parker), ainsi que le regretté Herbert Mundin (qu'on retrouvera dans Les Aventures de Robin des bois de Michael Curtiz), seul personnage à l'aspect comique dans un film bien sombre.

Quant à Clark Gable, il est toujours aussi beau, séduisant, athlétique, épris de justice : le héros que nous voulons suivre !

Mais malheureusement pour lui, Charles Laughton prend toute la place !

 

Et dire que c'est une histoire vraie et que ce tortionnaire de Bligh s'en est sorti... Avec les honneurs !

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog