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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Judd Apatow
40 Ans, toujours puceau (The 40-year-old Virgin - Judd Apatow, 2005)

Andy Stitzer (Steve Carell) est un homme bien rangé : il vit seul dans son appartement au milieu de sa collection – impressionnante – de personnages  allant des séries télévisées (Steve Austin), à l’univers Marvel (IronMan, etc.) ou DC (Aquaman) ou d’autres (La créature du Lagon Noir). Il est aussi un passionné de jeux vidéo auxquels il joue très souvent.

Bien sûr, un tel univers domestique présuppose une chose : il est célibataire. Et c’est peut-être là le drame de sa vie car non seulement il est célibataire, mais aussi il n’a jamais couché avec une femme. Et il a 40 ans (1).

Un soir qu’il a été invité par ses collègues à une partie de poker, il va l’avouer.

Dès lors, chacun n’aura de cesse de le conseiller et l’encourager afin que cet état de fait ne soit plus qu’un souvenir.

 

IL faut avant tout passer la trivialité du titre qui, s’il reflète la réalité de l’intrigue ne fait pas spécialement un bon effet. Il y a une connotation dans le « puceau » français qui ne se retrouve pas dans le titre original, même si la réalité décrite est la même.

Une fois cet obstacle franchi (rapidement et facilement), nous assistons à une comédie débridée où le sexe est bien sûr le thème central mais sont traitement y est fait de manière – étonnamment – subtile, voire avec une certaine pudeur.

Et tout ceci grâce surtout au jeu tout aussi subtil de Steve Carell.

 

Il faut dire que ce film est du sur mesure pour lui puisqu’il est à l’origine de l’intrigue et qu’avec Judd Apatow, il a coécrit le scénario de cette comédie.

Et si le sexe est omniprésent, il n’est pas montré, même si bien sûr, nous savons qu’à un moment Andy va se retrouver au lit avec une femme.

En fait l’intrigue se concentre sur la période qui se passe avant les préliminaires et qui est la plus importante : trouver une femme.

Je devrais plutôt dire : « trouver la bonne femme ». Parce que ce n’est pas ce qui manque ici les femmes. Et en plus d’être nombreuses, elles sont toutes très jolies, et beaucoup trouvent Andy à leur goût !

Et comme tout dans la vie (et surtout en amour) c’est le premier pas qui compte. Mais malheureusement, et c’est le cas d’Andy, plus on attend et plus ce premier pas s’allonge ! La distance à 40 ans ne se calculerait d’ailleurs plus en pas.

 

Judd Apatow et Steve Carell nous propose ici une comédie habile, où bien sûr les éléments graveleux ne manquent pas mais ne sont pas le véritable intérêt du film. C’est évidemment Steve Carell qui est ce centre, interprétant un Andy tout en nuances, sorte d’ado attardé du fait de son inexpérience sexuelle (2).

Steve Carell exprime à merveille le malaise ressenti par Andy face à une situation des plus embarrassantes surtout à un âge où ola virginité ne concerne, dans l’opinion publique, que les vieilles filles coincées (3).

Et cet embarras est utilisé avec beaucoup d’à propos par le scénario, désamorçant d’entrée le tragique de la situation. Mieux même, Andy devient vraiment un héros, assumant avec courage cette abstinence aux yeux de tous (au planning familial par exemple).

 

Mais là encore, Steve Carell ne peut réussir son interprétation qu’avec d’autres. Le trio de conseillers – David (Paul Rudd), Jay (Romany Malco) et Cal (Seth Rogen) – compose une équipe de choc où on retrouve les différents stéréotypes de la drague ainsi que les différentes composantes du séducteur qui devrait permettre à Andy, en assimilant les diverses expériences de ses trois collègues et amis de devenir une bête sexuelle au charme irrésistible. Mais bien sûr, cela ne marche pas, ce qui est d’ailleurs indispensable pour le bon déroulement du film.

Quant aux femmes, on en remarque surtout trois : Beth (Elizabeth Banks), Paula (Jane Lynch) et Trish (Catherine Keener).

Ces trois femmes représentent à elles seules trois stéréotypes (4) féminins :

  • Beth a un caractère volage et des pratiques sexuelles qui sont totalement à l’opposé de l’état d’esprit d’Andy, accentuant son embarras ;
  • Paula est la femme d’expérience comme elle l’explique à son employé, ayant attiré très tôt les hommes, et ses différents échanges – verbaux, bien sûr – sont absolument savoureux ;
  • Trish enfin est l’élue, celle qu’Andy attendait sans attendre : ce que tout le monde sait dès son apparition mais que notre héros va mettre un peu plus de temps à comprendre. Normal, il manque cruellement d’expérience dans ce domaine…

Les trois actrices composent chacune leur personnage avec beaucoup de justesse, participant elles aussi à la réussite du film.

 

Au final, une comédie pas aussi lourdingue que le titre le laissait envisager, où l’on rit franchement des différentes péripéties qui arrivent à Andy et où le final qui emprunte à Hair (Aquarius et dans une moindre mesure Let the Sunshine) amène définitivement le sourire aux lèvres du spectateur quand le film se termine.

 

  1. Décidément, le titre est bien trouvé…
  2. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé comme le montre une séquence savoureuse de ses différents échecs passés.
  3. Non, ce n’est pas un pléonasme.
  4. Les stéréotypes sont souvent la base du comique.
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