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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Charles Chaplin
La Ruée vers l'or (The gold Rush - Charles Chaplin, 1925)

Une mine d’or.

Des prospecteurs.

Une tempête.

Une cabane.

Une ville champignon.

Un saloon.

Et la belle Georgia (Georgia Hale).

 

Que d’évolution en dix ans entre le premier court métrage de la Essanay (Charlot débute, 1915) et ce film ! Voilà enfin sa première comédie en format long, filmée magnifiquement par Rollie Totheroh.

Quelle comédie !

 

Avec ce film un peu à part, Chaplin casse ses codes.

En effet, le personnage du vagabond est bien là, mais pour une fois, il se comporte en être (presque) civilisé : si on excepte la ruse pour entrer chez Hank Curtis (Henry Bergman) et le vers glané sur un plateau, il n’essaie pas de tricher pour réussir. Il se conforme à la société, travaillant volontairement pour se faire de l’argent.

 

Mais le grand changement, c’est que le film se termine bien, et même très bien. Sans équivoque. D’habitude, la fin est souvent en demi-teinte : dans Une Vie de chien, par exemple, le vagabond et la jeune femme semblent s’en être sortis, mais si on regarde bien, on s’aperçoit que l’exploitation de lopin de terre ne va pas être très productive. Dans les films suivants, il en ira de même : le vagabond sera seul, voire accompagné (les Temps modernes), mais sur la route, sans cesse en mouvement.

Ici, tout est bien qui finit bien : il retrouve Georgia et ils vont se marier, à la grande joie des journalistes présents.

 

Mais ce bonheur final fut long à acquérir. Et surtout, sa relation avec Georgia n’était pas gagnée. Et même, la première fois qu’ils sont en présence l’un de l’autre, elle ne le voit pas.

Normal, c’est Jack Cameron (Malcolm Waite) qui a sa préférence : c’est un homme à femme, fort, drôle et séduisant. Et Georgia et lui sont très amoureux (Georgia le lui écrit même). Ils se chamaillent, mais se réconcilient à chaque fois. Mais dès que le vagabond paraît, cet état de fait est sujet à caution.

Et c’est même sur un malentendu que le vagabond repart avec Big Jim (Mack Swain). Et sur le bateau, Georgia n’agit pas comme une femme amoureuse : elle est surprise, contente de le revoir mais son premier réflexe, c’est de le cacher, le prenant pour un passager clandestin.

 

Dernier élément de changement, le vagabond – qui est maintenant un homme riche – finit par embrasser (sur la bouche !) celle qu’il aime, alors que jamais il n’embrassait Edna Purviance, ni il n’embrassera Virginia Cherrill (Les Lumières de la ville), ni Paulette Goddard (Les Temps modernes).

 

Malgré tout, il y a la même volonté de faire rire. Et la cabane, qui apparaît en miroir dans le film, est un lieu hautement comique. On y assiste, bien sûr, à la scène mythique du repas de chaussure. Mais les autres péripéties qui y surviennent y sont magnifiquement orchestrées : la bagarre entre Big Jim et Black Larsen (Tom Murray) pour le fusil est formidable, réglée au millimètre – Chaplin était un perfectionniste – et la séquence où la cabane est en équilibre en est un autre sommet.

 

Et puis il y a la danse des petits pains…

 

 

Il s’agissait bien entendu de la version entièrement muette de 1925. En 1942, Chaplin a proposé une nouvelle version de son film : coupée, partiellement sonorisée et avec un narrateur (lui-même ou Henri Virlojeux pour la version française).

Quelle mauvaise idée.

 

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