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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Actualité, #Guerre
11 Novembre

Ce 11 novembre, comme tous les ans, nous avons célébré l’Armistice de 1918, ce qui ne correspond qu’à l’arrêt des combats mais pas à la fin de la guerre puisque la paix ne sera officiellement signée que le 28 juin 1919, avec le très controversé Traité de Versailles.

Depuis ce temps, nous fêtons la fin de cette guerre – ô combien meurtrière – qui annonça enfin le début du 20ème siècle (1).

Ces commémorations régulières (depuis 1922) ont pour objectif que plus jamais on ne vive une telle horreur meurtrière.

Mais nous savons tous – et cent ans après la paix, encore plus – que cette cérémonie du souvenir n'a en rien empêché de nouveaux conflits avec en point culminant celui de 1939-1945 qui se solda par un nombre de morts inimaginable alors par ceux qui célébrèrent cette première commémoration.

 

Et tous les ans, c’est la même chose : dans les villes françaises (2) on se rassemble devant le monument aux morts (qui fut d’ailleurs édifié après cette même 1ère Guerre Mondiale) en présence de quelques têtes galonnées et on y écoute avec recueillement le message du ministre en charge des anciens combattants et/ou celui du Président de la République (3).

Ensuite, nous avons droit à la Sonnerie aux Morts que tout le monde écoute religieusement, rendant ainsi hommage à ceux qui s’en allèrent joyeux mourir pour leur pays bien loin de chez eux pour la plupart.

 

Puis, c’est le grand moment de ferveur patriotique : La Marseillaise.

Nous sommes bien loin de l’émotion qu’on peut trouver dans des films comme Napoléon (Abel Gance, 1927), La grande Illusion (Jean Renoir, 1937) ou encore Casablanca (1943) où cet hymne national prend à chaque fois une connotation émouvante en rapport direct avec l’intrigue, lui donnant une dimension qui va au-delà du nationalisme que certains peuvent ressentir lors de son exécution (terme intéressant dans ce contexte…) en d’autres circonstances (matches de football, Jeux Olympiques...).

En effet, quand les participants entonnent l’hymne, on est étonné d’entendre de telles paroles dans une cérémonie dont le but principal, je vous le rappelle, est d’éviter une nouvelle guerre :

 

« Aux armes, citoyens !

Formez vos bataillons

Marchons, marchons,

Qu’un sang impur abreuve nos sillons. »

 

Si ce n’est pas un appel à la guerre, je vous demande un peu ce que c’est.

Mais si ce n’était « que » ça : dans de nombreuses communes, on demande aux enfants des écoles de participer à cette commémoration, leur apprenant alors à chanter cet hymne afin de donner un meilleur effet à la cérémonie. Vous pouvez encore plus juger de l’effet produit par ces paroles à la violence avérée dans la bouche de jeunes enfants à la voix cristalline.

 

Je suggère donc que pour commémorer la Première Guerre Mondiale, nous laissions de côté l’hymne aux connotations guerrière pour lui substituer une chanson dont les paroles  furent composées à la même époque que ce conflit célébré : La Chanson de Craonne.

En plus d’exprimer le sentiment de nombres de soldats morts pendant ces quatre années (et quelques) de combats, elle remet en cause les motifs de cette « guerre infâme » : au lieu de « pour quoi » se battre, on passe à « pour qui ».

 

Je vous laisse donc avec cette très belle chanson, véritable œuvre antimilitariste et qu’il serait, à mon avis, de bon ton d’apprendre dans les écoles, ou tout du moins de l’y faire découvrir.

  1. Certains siècles ont tendance à être en retard par rapport à la date officielle : ainsi le 19ème commença en 1815 (défaite de Napoléon à Waterloo), mais heureusement (?), le 21ème a commencé en 2001. Par contre, ce fut encore une fois suite à un événement qu’on peut qualifier de guerrier : l’attentat contre les Tours Jumelles, le 11 septembre.
  2. Etant français, je connais mieux cet aspect national, pour les autres, s’adresser aux ressortissants des pays concernés.
  3. Ou du premier ministre, du dernier ministre… Ca dépend des années !
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