Los Angeles, 13 décembre 1941.
Voilà presque une semaine que les japonais ont bombardé Pearl Harbour.
Aux Etats-Unis, c’est l’angoisse. On craint une attaque, voire un débarquement nippons sous peu.
C’est l’état d’alerte.
Et c’est vrai, un sous-marin patrouille au large de Los Angeles. A son bord, le commandant Mitamura (Toshiro Mifune), secondé par le commandant nazi Von Kleinschmidt (Christopher Lee).
Leur objectif : détruire Hollywood !
Ca, c’est l’intrigue historique, basée sur une véritable psychose qui a suivi l’attaque du 7 décembre. Mais pour le reste, ce sont d’innombrables intrigues formant un grand tout qu’il faut bien appeler par son nom : du grand n’importe quoi !
Mais pas n’importe quel « n’importe quoi » : du Spielberg !
Il s’agit tout d’abord d’un film de guerre. D’une drôle de guerre, mais surtout d’une guerre très drôle.
Il y a une parenté avec un autre film de guerre très célèbre : Le Jour le plus long.
En effet, un premier générique nous explique (très sérieusement) la situation militaire au lendemain de Pearl Harbour, ainsi que l’état d’esprit qui régnait à cette période troublée.
Puis c’est l’exposition des différentes positions (américaines et japonaise) avec présentation des principaux protagonistes.
Dernier élément de parenté : la distribution. C’est une collection de personnalités (essentiellement des hommes) de plus ou moins premier plan, dont certains étaient déjà avec Spielberg pour Jaws. On trouve même des metteurs en scène : Sam Fuller et John Landis.
Mais la parenté s’arrête là. Ensuite, c’est une comédie débridée (normal, il y a des Japonais ?) où tout est prétexte à des gags – de goût parfois douteux (John Candy et Frank McRae dans un duo plutôt raciste) – dont le succès est aussi dû aux moyens mis en œuvre : c’est du grand spectacle : un sous-marin, un char d’assaut, des batteries de DCA, une foule innombrable de soldats… On ne sait plus où donner de la tête !
Cette foule innombrable de soldats va nous donner l’occasion d’assister à l’une des plus belles bagarres du cinéma (encore une !) : les soldats, par esprit de corps (d’armée), vont se battre dans un magnifique ballet digne de Orange mécanique. Et en plus, la musique utilisée pour accompagner n’est pas anodine : c’est celle de l’Homme tranquille (autre film à bagarre phénoménale).
Et puisqu’on en est aux emprunts, la séquence d’introduction où une jeune femme – nue – va se baigner est tout droit sortie de Jaws : le bain furtif de la première victime et la musique soulignent cet élément. Et en plus, c’est la même actrice (Susan Backlinie) qui va se baigner.
Bref, on s’amuse du début à la fin, dans un humour qui annonce parfois celui du trio ZAZ (Zucker-Abrahams-Zucker) qui prépare alors Airplane (Y a-t-il un Pilote dans l’avion ?) mais en s’arrêtant à temps.
Ne négligeons pas non plus la part d’un des scénaristes : Robert Zemeckis. En effet, on retrouve le rythme et la folie de deux de ses futurs films (pour 1979) : Retour vers le Futur et Who framed Roger Rabbit.
Et dire que John Wayne a essayé de décourager Spielberg de le faire !