1967.
L’abominable Docteur Evil (Mike Myers) échappe aux services secrets britanniques et surtout à son espion vedette : Austin Powers (Mike Myers).
Evil s’est fait cryogéniser et envoyer sur orbite afin de revenir plus tard ourdir sa vengeance.
Austin Powers en fait de même afin de retrouver son ennemi à son retour.
Trente ans après, Dr. Evil revient.
On réveille alors Austin Powers.
Oui, c’est une parodie de James Bond : Austin Powers possède une bonne partie des attributs de James Bond, mais avec excès. Il est britannique jusqu’au bout des ongles (1), irrésistible auprès des femmes, et se sort toujours des situations dangereuses où il est plongé, avec brio, cela va sans dire...
Mais la comparaison ne s’arrête pas à James Bond. En effet, les rapports avec sa partenaire de 1967 ne sont pas sans rappeler ceux de Steed et Mrs Peel : tout comme cette dernière, Mrs Kensington (Mimi Rogers) ne succombe pas au charme de son partenaire et ce malgré une attirance et une complicité qui va au-delà d’une simple collaboration de travail.
Bref, Jay Roach nous propose un agent secret « très spécial », issu de l’imagination débridée de Mike Myers qui en plus du scénario produit le film et contribue aussi à certains morceaux musicaux.
Comme toujours dans une bonne parodie, il ne faut pas lésiner sur les effets. Et on peut dire qu’ici, c’est bien réussi. Mike Myers est formidable dans ce rôle d’agent secret complètement déjanté et décalé juste comme il faut pour amener des situations grotesques et drôles.
A ses côtés, Miss Kensington (Elizabeth Hurley), la fille de sa mère, se décoince progressivement pour de venir une inconditionnelle de cet espion tellement spécial.
Mais pour que cette parodie soit vraiment réussie, il fallait un méchant digne de ce nom, c’est le cas du Dr. Evil, interprété lui aussi par Mike Myers suite à la défection de Jim Carrey : ce Dr. Evil est un mélange des différents méchants de la série James Bond. En effet, outre la tête chauve et abîmée de Blofeld interprété par Donald Pleasence (On ne vit que deux Fois), il a le même genre de costume que le Dr. No, ainsi que des lobes auriculaires protubérants, clin d’œil à ceux inexistants chez le Blofeld de Telly Savalas (Au Service secret de Sa Majesté).
De plus, parmi les acolytes de ce docteur, on trouve quelques personnages rappelant d’autres méchants qui eurent affaire à James Bond : outre le borgne Numéro 2 (Robert Wagner) qui rappelle Emilio Largo (Adolfo Celi) dans Opération Tonnerre, l’un des affreux possède un avant-bras en métal terminé par un crochet, rappelant Tee Hee (Julius Harris dans Vivre et laisser mourir) etc. Et en prime Random Task (Joe Son) dont le nom, la carrure et le chapeau melon font immédiatement penser à Oddjob (Harold Sakata), le « majordome » d’Auric Goldfinger.
C’est donc une comédie complètement loufoque où le sexe tient une certaine place, voire une place certaine, et où les corps dénudés – celui d’Austin Powers comme celui d’Elizabeth – sont à chaque fois cachés par un élément du décor ou un accessoire.
Reste tout de même le torse velu de Powers qui à défaut de rappeler exactement celui de Sean Connery, possède une suggestive on ne peut plus suggestive.
Et tout cela entrecoupé de transitions musicales qui semblent tout droit sorties de 1967, interprétées par les Mint Tea, une créée pour le film dont le chanteur n’est autre que Mike Myers, accompagné par Matthew Sweet, Christopher Ward & Susanna Hoffs.
Un régal !
(1) jusqu’au fond du slip (!) serait plus juste…