Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Allan Dwan
Le Gorille (The Gorilla - Allan Dwan, 1939)

Pour concurrencer un autre trio très célèbre de la même époque, Les Marx Brothers, la Fox a donc engagé un autre trio fraternel : les frères Ritz. Il s’agit ici de leur onzième film (sur treize). Seulement voilà, les Ritz ne sont pas les Marx, et ça se voit.

Mais surtout : qu’est-ce qu’un réalisateur comme Allan Dwan fabrique dans cette aventure ?

 

« Le Gorille » est un tueur en série qui comptabilise les victimes et fait la nique à la police. Sa prochaine victime ? Walter Stevens (Lionel Atwill), un financier un peu trouble qui gère les affaires de sa nièce Norma (Anita Louise). Il l’a d’ailleurs convié ce soir-là avec son fiancé Jack Marsden (Edward Norris). Mais le Gorille a décidé de frapper ce même soir…

Heureusement (?), Stevens a fait appel à des détectives (1) pour empêcher que quelque chose arrivât, et pourquoi pas mettre la main sur ce dangereux criminel…

 

Avec ce film, le trio comique s’attaque à un genre très développé pendant ces années 1930s : l’épouvante. Et Dwan fait ce pour quoi il est payé : un peu de cinéma. On sent bien que le film est avant tout alimentaire pour ce grand metteur en scène. Mais que voulez-vous, il faut bien vivre.

Alors Dwan accumule les poncifs du genre – nuit orageuse (avec tonnerre très bruyant) ; coupures de courant ; main velue menaçante ; disparitions inexpliquées (etc.) – avec un allié de poids pour le film : Béla « Dracula » Lugosi, qui interprète ici Peters, un majordome très distingué, peut-être d’ailleurs un peu trop : quand le Gorille fait parler de lui, Peters est absent…

 

Mais chacun des différents effets d’épouvante est torpillé par le trio d’idiots, faisant inévitablement basculer le film dans la parodie. Mais comme je l’ai déjà écrit ici, pour qu’une parodie soit efficace, il ne faut pas lésiner sur les moyens. Et c’est là que le bât blesse : les Ritz avaient un potentiel comique mais qui était essentiellement hérité du music-hall. Et leur présence renforce la teinte du film : du théâtre filmé. Mis à part quelques moments véritablement comiques, on en arrive rapidement à s’ennuyer, le trio montrant rapidement ses limites. Difficile de damer le pion aux Marx Brothers ! Et pourtant, je ne suis pas un grand admirateur de cette autre fratrie comique, beaucoup trop bavarde, à mon avis.

 

Et celui qui tire le mieux son épingle du jeu, c’est bien entendu Lugosi, jouant sur son passé (prestigieux) dans ce même domaine. On apprécie ses différentes interventions, surtout celle où il se retrouve seul avec la pauvre jeune femme (Norma)…

Mais cela ne suffit pas. Le trio emmène le film dans une forme de lourdeur due à ces trois personnages pas si drôles que ça.

Dommage.

 

  1. Garrity (Jimmy Ritz), Harrigan (Harry Ritz) & Mulligan (Al Ritz)
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog