Jack Bauer (Kiefer Sutherland), travaille pour la CTU (1). En ce moment, il est chargé de la protection du sénateur Palmer (Dennis Haysbert) qui brigue (pour l’instant) la candidature démocrate pour les élections présidentielles.
Or le 7 mars 2000, le CTU reçoit une menace sérieuse d’attentat contre lui. Jack va devoir enquêter pour savoir et trouver qui lui en veut. Dans le même temps (ou presque), son épouse Teri (Leslie Hope) sa fille Kimberly (Elisha Cuthbert) sont enlevés par les hommes d’Ira Gaines (Michael Massee) qui est tout sauf un enfant de chœur.
Y a-t-il un lien entre le sénateur et les enlèvements ? Bien sûr, comme va le découvrir Jack. Mais trouver le lien n’est pas résoudre l’enquête ni sauver le sénateur.
Surtout qu’à l’intérieur de la CTU, il y a une taupe…
Formidable. Avec cette série, la FOX réussit un coup double : créer une série en temps réel et signer un succès phénoménal qui ne se dément pas même une vingtaine d’années plus tard. Nous suivons tous les éléments de cette enquête complexe avec un intérêt toujours constant : on s’inquiète des péripéties que doivent vivre Jack et les siennes, ainsi que les dessous d’une campagne électorale américaine. Avec en prime un élément prémonitoire : Palmer est en course pour devenir le premier président noir américain ! (2)
Bien sûr, les épisodes ne durent pas une heure : ils étaient entrecoupés de publicité ce qui ramène la durée totale d’un épisode à une quarantaine de minutes (42 ?). Et quand on regarde aujourd’hui la série, ce gros quart d’heure manquant n’est pas bien grave.
Parce qu’il faut le dire, le scénario est à la hauteur des espérances, ainsi que le suspense et la violence : on compte de nombreux morts, et ce dès le premier épisode, à tous les niveaux que ce soit autour de la CTU. Bien entendu, la longévité de cette intrigue très habile est basée sur les non-dits et les secrets. Autrement, on aurait appelé ça une mini-série… Mais en plus de l’unité de temps qui est sans cesse rappelée (l’heure défile régulièrement sur l’écran, et pas seulement &au moment des pubs), on a aussi droit à une unité de lieu puisque tout se passe à Los Angeles, dont dépend l’unité de Jack. De plus, on a aussi une certaine unité d’action telle que l’entend le théâtre classique : tout tourne autour de Jack et du sénateur, eux-mêmes liés par autre chose que la mission de protection initiale.
Bref, c’est un scénario à la dimension hautement classique qui nous est offert, avec une interprétation à la hauteur de l’événement. Kiefer Sutherland est – encore une fois – impeccable, voire plus. Il est un Jack Bauer solide et d’une probité incontestable, et ce malgré ses manquements fréquents aux règles du service. De son côté, Dennis Haysbert est le candidat démocrate qu’on peut attendre, annonçant donc Barak Obama, même si sa situation familiale est différente : il a deux enfants dont l’un Keith (Vicellous Shannon), a un passé bien singulier, voire menaçant pour la campagne du sénateur…
Là encore, les femmes jouent un rôle primordial qu’elles soient de la famille de Jack ou de celle de Palmer. Leslie Hope et Elisha Cuthbert sont elles aussi impeccables dans leurs rôles respectifs, comprenant jusqu’à un certain point qui est cet homme qu’elles connaissent au final pas si bien que ça (son activité oblige le secret). Sarah Clarke (Nina Myers dans la série) joue avec subtilité un personnage ambigu : collaboratrice proche de Jack, elle a eu une aventure amoureuse avec lui quand il s’était séparé de Teri et la situation inextricable dans laquelle tout le monde va se trouver va se faire rencontrer les deux femmes automatiquement.
Autre femme importante, Penny Johnson Jerald campe une future (?) Première Dame – Sherry Palmer – qui n’a rien d’une potiche qu’on exhibe aux grands moments. Et ce couple nous permet d’accéder aux coulisses d’une aventure éprouvante à tout point de vue : surtout avec cette histoire d’attentat…
Quant aux méchants, ils sont eux aussi très bien réussis, que ce soit Gaines ou les Drazen (les commanditaires du premier, ils sont d’une méchanceté absolue, avec juste ce qu’il faut de psychopathie, indispensable dans ce cas-là.
Bref, une totale réussite : vivement la saison 2 ! (à suivre, donc…)
PS : oubliez la fin alternative proposée sur le DVD. Elle n’est pas très crédible. Maintenant, vous faites comme vous voulez…
- Counter Terrorist Unit (unité anti-terroriste)
- Sa couleur est une première hypothèse pour trouver la source de l’attentat.