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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Walter Hill, #Policier
48 Hrs. (Walter Hill, 1982)

 

L’affiche était explicite : le doigt d’honneur d’Eddie Murphy annonçait un film plutôt destiné aux adultes.

Et Walter Hill ne va nous détromper : de la violence, des gros mots, des allusions sexuelles peu déguisées voire pas du tout, sans oublier des jeunes femmes dénudées et des morts sanguinolentes.

 

Le film s’ouvre sur des bagnards (« chain gang » en VO) qui travaillent à la réfection d’une voie ferrée. Parmi eux Ganz (James Remar) qui va s’évader à l’aide d’un complice fort peu délicat : Billy Bear (Sonny Landham).

Dès lors va avoir lieu dans San Francisco une course poursuite menée par le policier Jack Cates (Nick Nolte), aidé d’un détenu qu’il a fait sortir de prison pour l’affaire, Reggie Hammond (Eddie Murphy, donc), mais pour une période de 48 heures (d’où le titre), après laquelle il reviendra finir de purger sa peine.

 

Les duos improbables ont toujours bien fonctionné au cinéma, et d’autant plus dans les films policiers : les deux complices complémentaires (Leathal Weapon), les concurrents (Tango & Cash), voire le coéquipier mortifère (Dirty Harry & Co).

Alors cette différence de statut – un policier et un truand – ajoute une nouvelle ligne à ces duos improbables. Avec en plus une différence de taille : la couleur de peau d’Eddie Murphy qui est un autre élément pertinent du film. En effet, il en sera fait régulièrement référence et cela un prétexte pour désamorcer les éventuelles dérives racistes de certains personnages (surtout dans le club de country).

 

Mais la différence n’est pas seulement statutaire entre les deux hommes.

Cates est un vieux routard de la Force, il conduit une vieille Cadillac bleue, et a un certain penchant pour l’alcool – une flasque dans la poche – arborant en outre une tenue plutôt négligée, ce qui est normal pour lui, son métier ne consistant pas à défiler pour des maisons de couture.

Hammond, pour sa part, est tiré à quatre épingles, dans un costume qu’on qualifie rapidement « de mac », et possède une voiture des plus somptueuses (1). Et si Cates l’a fit sortir pour retrouver Ganz, Hammond a un autre objectif en tête des plus sociaux : après quasiment trois ans de prison, un présence féminine lui agréerait totalement (2).

 

Bien sûr, ça fonctionne et on s’amuse beaucoup à ces différences qui malgré tout rapprochent les deux hommes, amenant la complémentarité indispensable à l’intrigue.

De plus, avoir confié le rôle du grand méchant à James Remar fut aussi une bonne idée : on le retrouvera de nombreuses fois dans un rôle similaire, le meilleur – à mon avis – restant Dutch Schulz dans le magnifique The Cotton Club.

A ses côtés, on retrouve Sonny Landham, un véritable Amérindien qui avait en outre un passé criminel, ce qui le cantonna à des rôles de méchants ou/et de types violents.

A noter aussi la présence de Frank McRae dans le rôle de Haden le chef de la police, rôle qui lui restera collé à la peau (tout comme dans Last Action Hero) alors qu’il n’a interprété ce genre de personnages que 4 fois, sur une soixantaine de films.

 

Un petit détail pour terminer : le mot de 4 lettres (« the F-word ») et ses différentes formes grammaticales est employé 48 fois, et il semblerait que cette correspondance avec le titre soit fortuite.

Quoi qu’il en soit, le film fut l’un des plus gros succès de l’année (3), propulsant en haut de l’affiche un jeune acteur dont c’est le premier film : Eddie Murphy.

Et déjà, on peut entendre son rire si caractéristique.

 

  1. Intermeccanica 356 A Speedster (CMC), pour les connaisseurs
  2. Bien entendu, ce souhait n’est pas exprimé d’une façon aussi poétique…
  3. Et amènera donc une suite 7 ans plus tard…

 

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