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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Roger Corman
Un Baquet de sang (A Bucket of blood - Roger Corman, 1959)

Un bras qui pend, dans une kitchenette. Un bras qui s’égoutte au-dessus d’un baquet.

Dans le baquet, du sang (d’où le titre).

 

 

Pas de périphrase ni de subtilité pour traduire le titre original : du mot à mot.

De toute façon, Roger Corman n’est pas ce qu’on peut appeler un metteur en scène subtil : budget serré, temps de tournage serré... Pourtant, son Baquet de sang mérite le détour. On y retrouve une parodie de l’univers beatnik des années cinquante, où poèmes, tableaux et statues s’exposaient dans des endroits branchés et où on utilisait parfois des adjuvants illicites pour stimuler la créativité…

 

Dès la séquence d’ouverture, le ton est donné. Un homme barbu s’adresse à nous. Enfin c’est ce qu’on croit, puisqu’en fait, il s’agit d’un poète (Julian Burton) qui déclame des vers improvisés, accompagné au saxophone par Paul Horn (excusez du peu).

Comme pour cette première intervention, ce que nous allons voir n’est pas la réalité : « ce n’est pas un homme qui s’adresse à nous mais un  poète qui déclame » se poursuit en « ce n’est pas un sculpteur qui expose, mais un psychopathe qui maquille ses victimes »…

 

Le héros (le « sculpteur »),  c’est Walter Paisley (Dick Miller), un paumé qui sert au café The yellow Door, et qui rêve de devenir artiste. Mais ses tentatives échouent lamentablement. Jusqu’au déclic : la mort d’un chat tué accidentellement. Il recouvre ce chat d’argile et le tour est joué. Le voilà sculpteur.
Et ensuite, on s’en doute, ils passent à des modèles un peu plus grands : c’est d’abord un policier venu l’arrêter, puis une jeune modèle… Toujours dans des poses mortuaires.

 

Bien sûr, on pense tout de suite à Michael Curtiz et son Mystery of the Wax Museum (1933), qui avait été refait six ans plus tôt par André de Toth (House of Wax, 1953) avec Vincent Price. Un réplique y est d’ailleurs utilisée ici (cherchez laquelle).

Mais c’est avant tout les acteurs qui font le grand intérêt du film. Ils ont les coudées franches et peuvent y aller tant qu’ils restent dans l’intrigue.
 

Dick Miller – qui ne voyait pas encore de Gremlins partout – est un Walter convaincant. Il a le physique du personnage : chétif, timide et un tantinet mal à l’aise, il a tout du psychopathe qu’il devient. Ce n’est rien qu’un pauvre type, sans véritable personnalité. En effet, quand le succès s’amorce, il s’habille comme n’importe quel artiste à la mode (des années 1950), véritable stéréotype du genre.

 

Mais on peut être d’accord avec Miller qui pensait qu’il aurait fallu gratter un peu plus le sujet – mais avec quel budget ? – et en faire un film plus intéressant. Toutefois, on peut se poser la question : la parenté avec Curtiz et de Toth n’aurait-elle pas été trop évidente voire teintée de plagiat ?

 

Par contre, la réclame de l’affiche est un tantinet exagérée. Je ne me sens pas malade de rire…

Tout juste un petit sourire de temps en temps…

 

 

 

 

Un Baquet de sang (A Bucket of blood - Roger Corman, 1959)
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