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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Drame, #David Cronenberg
A History of violence (David Cronenberg, 2005)

Décidément, l'Indiana est un état dans lequel il fait bon vivre.

Après Greenleaf (In & out, 1997), nous y voici de retour, avec la petite ville de Millbrook, où là encore la vie est douce et agréable : tout le monde se connaît, Sam (Peter MacNeill), le shérif, veille sur ses concitoyens, et Tom Stall (Viggo Mortensen) tient un café où celui qu’il y prépare est de très bonne facture.

Et puis voilà que deux petits truands – meurtriers sauvages qui plus est – viennent s’approvisionner chez Tom, flingues à l’appui. Ni une, ni deux, Tom les met hors d’état de nuire. Définitivement.

Il devient alors le héros de Millbrook, ayant droit à son quart d’heure de gloire warholien dans les journaux télévisés.

Son café devient alors un endroit très couru où même les gens de Philadelphie viennent le voir, et en particulier Carl Fogarty (Ed Harris), qui l’appelle Joey Cusack, comme s’ils se connaissaient d’avant.

D’avant quoi, d’ailleurs ?

Rassurez-vous, nous l’apprendrons, cet avant, quand Tom était Joey, et avait un frère riche mais hors-la-loi (William Hurt).

 

C’est une histoire simple qui nous est donnée ici, filmée avec sobriété, avec toujours le même savoir-faire de David Cronenberg. Simple en apparence, et surtout en comparaison avec ses films fantastiques du siècle passé. Depuis Spider, Cronenberg s’est (enfin) tourné vers le réalisme, sans pour autant bannir la violence toujours présente dans ses films. Mais ici la violence semble ordinaire – pour Tom – voire    intrinsèque. L’agression des deux truands et surtout la réaction de Tom semblent automatiques : nous sommes entre professionnels du genre, et l’avantage définitif que prend Tom a plus l’air d’un automatisme qu’autre chose.

Du point de vue de Tom, c’est donc une (simple) histoire de violence, comme l’annonce le titre.

 

Mais c’est pour les autres que c’est le plus difficile : qui est cet homme qu’Edie (Maria Bello) a épousé, ce bon père de famille si tranquille, si calme ? Qui est ce père que Jack (Ashton Holmes) découvre qui règle ses problèmes à coup de pistolet ? Seule la petite Sarah (Heidi Hayes) semble étrangère à tout cela : elle ne s’exprime que très rarement, voire pas du tout, sans pour autant être inutile à l’intrigue.

Ce père est donc un ancien gangster et Cronenberg va progressivement nous le faire comprendre : après avoir nié être ce Joey Cusack, il va imposer à sa famille ce lourd passé dans l’illégalité, donnant par la même occasion un aperçu de son activité d’avant.

 

Ce passé qui le rattrape se trouve être très sordide et va se rappeler à lui avec son frère qui, lui, n’a pas raccroché. Mais ce sera tout ce que nous saurons de ce passé criminel : l’intrigue reste vague, permettant alors au spectateur de se faire sa propre idée de qui était Joey Cusack avant qu’il devînt Tom Stall.

Et cette implication du spectateur par rapport à l’intrigue va se renouveler à la fin du film, quand Tom aura – définitivement encore une fois – réglé ses affaires : quel avenir pour cette famille désorientée ?

Cronenberg ne répond pas, concluant sur les visages des différents membres de cette famille éclatée, brisée.

 

Oui, David Cronenberg a très bien réussi son passage au réalisme.

Mais qui en aurait douté ?

 

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