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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie dramatique, #D.W. Griffith, #Lillian Gish
Le Roman de la Vallée heureuse (A Romance of Happy Valley - D.W. Griffith, 1919)

Dans cette vallée heureuse (1), on trouve un jeune homme – John L. Logan Jr. (Robert « Bobby » Harron) –, une jeune femme – Jennie Timberlake (Lillian Gish) –, leurs familles et tout ce qui compose les petites villes rurales américaines du début du XXème siècle.

Et comme toujours à cette époque et dans les films, la Grande Ville est au cœur des préoccupations : elle attire les jeunes gens qui veulent s’enrichir plus rapidement que par le travail des champs, et elle effraie les aînés qui voient en elle une nouvelle Babylone ou pour reprendre un des intertitres, Sodome et Gomorrhe (2).

Et le jeune John va succomber à la tentation et quitter cette vallée si heureuse pour la grande ville corruptrice, laissant ses parents et sa jeune promise. Pour une année.

Mais il va y rester huit ans.

 

Si l’intrigue est un brin (euphémisme) convenue, c’est avant tout du côté technique qu’il faut se pencher pour apprécier ce film. Oui, le scénario est très simple et on ne peut plus prévisible : il va revenir riche de la grande ville et épouser celle qu’il aime (3).

Et l’intérêt réside essentiellement sur la façon de résoudre cette intrigue.

Comme nous sommes chez le premier grand maître du cinéma et qu’à ses côtés, on trouve l’un des plus grands chefs-opérateurs du moment (et depuis, d’ailleurs), on ne peut qu’apprécier les différentes techniques utilisées tout au long de ce film.

 

On peut lire un peu partout qu’il s’agit ici de l’une des première utilisations du flashback au cinéma, ce çà quoi je réponds que peut-être aux Etats-Unis, mais qu’on trouve déjà cette technique presque vingt ans auparavant chez Ferdinand Zecca dans Histoire d’un Crime.

Mais on ne cite pas assez les différents montages parallèles qu’on peut y trouver, l’utilisation pertinente des gros plans ou encore la mobilité de la caméra. Parce qu’il y a tout ça dans cette romance (4) de quat’ sous. Griffith et Bitzer nous gâtent tout au long de cette histoire qui ne se termine pas par un sauvetage de dernière minute comme on en a l’habitude chez le maître.

 

Et puis la distribution soutient admirablement le film, à commencer par le couple vedette du studio Biograph : Lillian Gish et Robert Harron. Certes, les personnages qu’ils interprètent sont calqués sur ceux qu’on a pu déjà voir dans ceux qu’ils ont interprétés chez Griffith, mais quand on a sous les yeux ces deux grands interprètes, on ne peut que savourer…

Parmi les personnages secondaires, on trouve le grand George Fawcett – ici dans le rôle du père de John – en homme torturé par sa mauvaise fortune, capable de tout (même du meurtre) pour éviter la misère.

Et bien sûr, nous avons droit au séducteur à moustaches, incontournable à cette époque, en la personne de Bertram Grassby, dont la ressemblance – grossière – avec Robert Harron sert la résolution de l’intrigue.

 

PS : on notera aussi la présence d’une autre (jeune) actrice griffithienne en la personne de Carol Dempster, une des filles de la Ville. Mais pas d’infidélité du héros cette fois-ci.

 

  1. Du Sud des Etats-Unis, semble-t-il.
  2. Rien que ça !
  3. Cette dernière assertion n’est pas montrée, mais on la devine aussi facilement que le reste.
  4. Autre traduction plus pertinente du titre original.
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