Ripley (Sigourney Weaver) revient. Les survivants du deuxième épisode sont morts. Elle est seule. Enfin, c'est ce qu'elle croit. La séquence générique nous suggère le contraire.
Elle atterrit sur une planète pénitencier spécialisée dans les criminels « double Y ». Double Y ? Juste une histoire de chromosome : des hommes doublement mâles !
Alors évidemment, pour une femme seule, tous ces hommes...
Mais le temps leur manque : Ripley a amené avec elle un spécimen qui s'est développé et commence à éliminer les prisonniers (et pas seulement eux) les uns après les autres.
Nous retrouvons notre chasseuse d'aliens préférée dans une nouvelle aventure. Aux commandes, un débutant : David Fincher. C'est son premier long métrage. Et, ma foi, il s'en sort plutôt bien. Le cahier des charges est respecté :
- huis clos ;
- naissance d'un alien ;
- décès multiples ;
- chasse à l'intrus
- victoire de Ripley.
Avec un petit plus. Comme toujours. Dans le deuxième, c'était la prolifération des aliens qui devenait un problème. Ici, c'est la contamination de Ripley qui pose problème. Enfin pas pour tout le monde, bicôze la Compagnie (les vrais méchants) veille. Il n'est pas question de laisser Ripley s'en sortir et ruiner leurs efforts dans le domaine de la biotechnologie, voire du bio-armement.
Alors ils envoient un nouvel androïde, celui de l'épisode précédent (Lance Henriksen). Ce n'est pas la seule référence aux épisodes précédents :
- on rebranche l'androïde ;
- les appels au monstre sont les mêmes que ceux qui furent envoyés à Jonesy, le chat ("Kitty, kitty...") ;
- la déclaration finale de Ripley lors du premier épisode est rappelée.
Et cette fois-ci, pas d'arme. Pas d'artifice donc pour se débarrasser de cet importun. JUste de la réflexion et une stratégie efficace.
Cette fois-ci, Ripley est femme (c'est bien ce qu'on lui reproche dans cet univers !). Elle a des désirs de femme, surtout un, relatif à son isolement prolongé (!).
Jamais, elle n'a été, ni ne sera autant femme. Cela va de l'assouvissement du désir - la conception (?) - jusqu'à l'accouchement - naissance de l'alien (délivrance ?) - au moment fatidique. Et à ce moment-là, elle a le geste de la mère pour son enfant : elle le garde contre elle.
C'est un geste à double sens : tout d'abord, elle garde son bébé contre elle après sa naissance ; mais surtout, elle le maintient contre elle afin d'être sure de s'en débarrasser.
On notera au passage la présence de deux acteurs que j'aime beaucoup : le regretté Pete «
Kobayashi » Postlethwaite, et Charles « Tywin Lannister» Dance.
Bonne séance.