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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Politique, #Alan J. Pakula, #Robert Redford
Les Hommes du Président (All the President's Men - Alan J. Pakula, 1976)

17 juin 1972, Washington DC.

Cinq hommes sont arrêtés pour avoir tenté de cambrioler le Watergate, quartier général du Parti Démocrate, en cette une année d’élection présidentielle aux Etats-Unis.

Rapidement, on s’aperçoit que ce faux cambriolage était la partie émergée de l’iceberg. Et ce dernier, à l’instar du Titanic, va couler le président Nixon, malgré sa réélection.

Deux petits reporters du prestigieux Washington Post, Carl Bernstein (Dustin Hoffman) et Bob Woodward (Robert Redford), sont à l’origine de la découverte d’un scandale sans précédent.

 

Il s’agit d’une histoire vraie, adaptée d’un livre écrit par les deux journalistes, qui s’est déroulée et conclue moins de deux ans avant la sortie du film, à l’initiative de Robert Redford, cité au générique. Nous sommes dans les années 1970, une période où le cinéma américain dénonçait les dérives démocratiques de l’Amérique. Et Alan J. Pakula n’est pas à son coup d’essais. Deux auparavant, il avait sorti A Cause d’un assassinat, inspiré par la mort de Kennedy et ses zones d’ombre.


Mais cette fois-ci, pas de doute possible. L’histoire a été confirmée dans son entier, amenant la démission de Nixon le 9 août 1974, moins de deux ans après sa réélection.
Nous assistons alors à toute la mécanique qui a conduit les deux reporters sur la trace du Président, l’amenant à l’issue fatale. Une petite histoire de rien du tout, un cambriolage raté. Un reporter au bon endroit, au bon moment (évidemment, sinon, point de succès !), et c’est un écheveau bien emmêlé qui se dévide progressivement et nous amène à la vérité subodorée dès le départ.

 

Mais cette découverte est longue et fastidieuse, voire décourageante. Les deux protagonistes se heurtent aux témoins qui ont été briefés voire menacés, mais aussi à leur hiérarchie, dont le rédacteur en chef Ben Bradlee (Jason Robards) n’est pas tout de suite de leur côté.

Et puis il y a tout le sale boulot qu’on ne voit pas toujours dans les films de presse : éplucher des listes, téléphoner à des centaines de personnes, démarcher ces mêmes personnes, et même se tromper… Bref, un temps infini d’investigations qui ne mène pas toujours où on aurait voulu. Jusqu’au moment où la vérité se laisse entrevoir, mais où les menaces se précisent. L’ombre derrière laquelle se cachait leur source – le célèbre « Deep Throat* » (Hal Holbrook) redevient ce qu’elle a toujours été : une menace.

Car il est amusant de noter que la vérité vient de l’ombre, alors que c’est d’habitude la lumière qui éclaire… D’ailleurs, jamais on ne voit totalement Holbrook, lors des trois confrontations. Juste quelques parties du visage légèrement éclairées. Il est la personnification de cette vérité qu’il révèle à chaque fois partiellement.

 

Encore une fois, les Américains nous donnent une belle leçon de démocratie**. Quand on pense au cinéma français qui met parfois plusieurs décennies pour enfin aborder un thème qui fâche : Stavisky, quarante ans après les faits ; Ben Barka quarante ans (n’oublions pas tout de même un film de Boisset sept ans après mais sans les vrais nom)…

Bref, la réaction n’est pas toujours bien prompte, en France.

 

Une petite curiosité au passage. On nous donne un seul numéro de téléphone d&ans tout le film, et pour une fois, il ne commence pas par 555. C’est normal, c’est le véritable numéro de la Maison Blanche : 456 1414. [Pour info, vous pouvez appeler l’Elysée au 01 42 92 81 00]

 

 

*Mark Felt (1913-2008)

** c’était avant, bien sûr, parce que depuis qu’ils ont changé de président, c’est un tantinet différent…

 

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