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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Stuart Heisler
Le grand Bill (Along came Jones - Stuart Heisler, 1945)

 

« And then along came Jones
Tall thin Jones
Slow-walkin' Jones
Slow-talkin' Jones
Along came long, lean, lanky Jones »

 

Le refrain de cette chanson des Coasters (1959) est à rapprocher du film de Stuart Heisler, qu’on a (encore une fois très) mal traduit : Along came Jones*.

Et le Jones dont il est question (dans le film) se nomme Melody Jones et ce n’est rien moins que Gary Cooper (1,91 m) qui l’interprète avec sa nonchalance légendaire.

Jones arrive donc dans une petite ville (Payneville). Et chose étonnante, personne ne veut se mesurer avec lui. En effet, ses initiales « MJ » sur sa selle ont trompé les habitants : ils pensent avoir affaire au terrible Monte Jarrad (Dan Duryea), un bandit de grand chemin mâtiné d’un meurtrier.

Et heureusement pour lui, la belle Cherry de Longpre (Loretta Young) va le tirer d’embarras, évitant ainsi une erreur judiciaire. Car si elle ne connaît pas du tout Jones, elle connaît très bien Monte.

 

Ce n’est pas un western impérissable qu’on nous propose là, mais la présence de Gary Cooper vaut à elle seule le coup. En effet, on rencontre le géant (dans  tous les sens du terme) dans un rôle un tantinet en décalage avec les autres rôles de western qu’il a pu interpréter.

Jones est un très beau cowboy, mais une gâchette absolument nulle : à chaque fois qu’il dégaine, son pistolet lui échappe des mains et le coup part tout seul. On a rarement vu un personnage aussi mauvais au tir. Mais s’il tire comme un pied (quand ce n’est pas sur le sien ?), il a, par contre, un  bon poing droit qui lui rend – occasionnellement – de fiers services.

Il est ce qu’on pourrait appeler un grand couillon, dont la taille est sans cesse un inconvénient, les portes étant toujours trop basses pour lui.

 

Au côté de Jones, on retrouve un aîné un tantinet bougon comme on en voit souvent chez Hawks ou Ford. Ici, c’est William Demarest qui interprète George Fury, son compagnon. Autre emprunt à Ford : la présence de Russel Simpson dans un rôle de vieux gâteux, mais pas tant que ça.

Bref, les ingrédients sont là, mais on n’atteint tout de même pas la force des films des deux maîtres sus nommés.

 

C’est tout de même un western ma foi honnête, produit par Cooper soi-même, ce qui explique plus facilement ce personnage un peu décalé de ceux qu’on attendait de lui. Produisant le film, il pouvait se permettre d’endosser un personnage à contre emploi et qui, dans son attitude, est vraiment celui de la chanson des Coasters : grand, mince, dégingandé, qui marche et parle doucement…

On pourrait résumer le film assez rapidement en disant que Jones est à chaque fois au mauvais endroit au mauvais moment.


Sauf quand il embrasse Cherry.

Normal, c'est Gary Cooper, quand même !

 

 

* Mais où donc le traducteur du titre est-il allé chercher ce « grand Bill » ? Jones se prénomme Melody et il n’y a pas plus de Bill dans les personnages de l’intrigue que dans la distribution du film.

 

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