Il y a dans le cinéma français une culture du film de copains. Et cette Association de Malfaiteurs n’y échappe pas : quatre copains – Thierry (François Cluzet), Gérard (Christophe Malavoy) Francis (Jean-Claude Leguay) et Daniel (Gérard Lecaillon) – sont tous les quatre d’anciens élèves de HEC. Chacun a suivi son chemin hors de l’école et à l’heure des bilans, si Thierry et Gérard ont plus que réussi et Francis choisi la sécurité (la banque), il n’en va pas de même pour Daniel qui est aux abois, et encore plus depuis qu’il est tombé sous la coupe de l’infâme Bernard Hassler (le regretté Jean-Pierre Bisson), un homme d’affaires véreux.
Mais les amis, c’est aussi quand tout va mal et Thierry et Gérard, malgré eux, vont aider Daniel.
Alors, un film de copains oui, mais avec de sacrées limites.
Il y a chez Claude Zidi un avant et un après Les Ripoux. Si les films d’avant ont un côté un tantinet ringard, il n’en va pas de même après. Zidi est devenu respectable – un César, ce n’est pas rien, surtout pour un réalisateur comique – et on en ressent les effets jusque dans ses films.
Association de Malfaiteurs bénéficie de la nouvelle aura du réalisateur et à juste titre. Nous sommes avant tout dans une comédie mais s’y ajoute un brin de noirceur tout à fait bienvenue.
Ces quatre « mousquetaires » sont de véritables produits de leur époque, héritiers néolibéraux des années 1980. Mais, et c’est là que le scénario – de Didier Kaminka, donc une référence – de vient intéressant, si Gérard et Thierry sont les gentils » de l’histoire, ils n’en demeurent pas moins des types peu recommandables : outre le record de vitesse de Thierry qui ouvre le film, on ne peut passer sous silence le cambriolage que ces deux « hommes d’affaires » effectuent auprès du troisième (et véritable) pourri de l’intrigue.
Et Jean-Pierre Bisson est magnifique dans le rôle de cet homme prêt à tout quand il s’agit d’argent. Sa dernière adresse aux deux « héros » est d’ailleurs sans équivoque : on peut compter sur lui pour les coups tordus…
Toujours est-il que Claude Zidi réunit tous les ingrédients pour réaliser une comédie à succès (près de 1,2 millions de spectateurs) : deux « jeunes premiers » en vogue (Cluzet et Malavoy), une histoire un brin immorale, deux belles actrices aux charmes incontestables, et des seconds rôles reconnus (Roger Dumas & Hubert Deschamps), sans oublier le savoir-faire de Didier Kaminka. Bref, tout pour faire un film « sympathique. Et c’est le cas.
Certes, les prouesses cinématographiques ne sont pas à l’ordre du jour, mais peu importe puisque nous sommes ici pour passer un bon moment. Et je vous rappelle qu’il est plus facile de faire pleurer que de faire rire.
Bien sûr, on ne rit pas franchement (encore moins à la re-vision), mais on reste dans un rythme agréable et malgré tout le sourire ne nous quitte pas de tout le film.
Alors, que demander de plus ?
PS : Pourquoi, quand on tape « association de malfaiteurs » sur un moteur de recherche trouve-t-on sarkozy et dassault (serge) ?