Féérique.
Merveilleux.
Magnifique.
Et c'est un euphémisme.
Jake Sully (Sam Worthington) est un Marine. Un vrai. Une machine à tuer. Mais... Il est maintenant dans une chaise roulante. Son frère jumeau a été tué, alors il prend sa place dans un programme scientifique incroyable : infiltrer le peuple autochtone - les Omaticayas - de la planète Pandora. Pour cela, et sous la conduite du docteur Grace Augustine (Sigourney Weaver) son esprit intègre un être hybride, mi-homme mi-Omaticayas. Mais ce qui devait être infiltration en vue d'expulser les indigènes se retourne contre ses instigateurs : la Compagnie - à ce niveau, on ne dit plus une multinationale, alors une « multiplanétaire » ? - qui rêve d'exploiter un minerai très prometteur (financièrement, bien sûr).
Oui, Avatar est un plaidoyer pour l'écologie, pour la tolérance, pour la paix. Mais c'est fait d'une façon tellement extraordinaire que les mots deviennent rapidement faibles. James Cameron a patienté le temps que la technologie se mette à portée de son rêve. Douze ans se sont écoulés depuis la sortie de Titanic, son dernier long métrage de fiction. Quinze ans depuis qu'il a trouvé l'idée (et l'histoire). Et l'attente fut payante. Dans tous les sens du terme !
Rarement on a pris fait et cause contre les humains, les véritables méchants du film. Et près de dix ans après sa sortie, ce film n'a rien perdu de sa pertinence.
Jamais la Terre n'a été plus attaquée que maintenant. Et depuis l'ascension d'un certain président américain que je refuse de citer ici, la situation ne fait que s'aggraver, les timides avancées étant tout simplement balayées à coup de signature.
Mais en plus de cet aspect écologique, il y a le facteur « humain ». Difficile de parler d'humains à propos des Omaticayas. Humanoïdes semble plus approprié. Toujours est-il que ce peuple qui a toujours vécu en osmose sur cette planète se retrouve confronté à la « civilisation ». Cette sacro-sainte civilisation dite de « l'homme blanc ». Ici, pas de bible, mais des fusils. Et même mieux que ça (du point de vue technologique s'entend). Les Omaticayas, ce sont les Indiens. Ceux d'Amérique du Nord ou du Sud, qu'on a chassés afin de s'approprier leurs terres et leurs richesses. Au nom de cette sempiternelle « civilisation ».
Et ce peuple qui doit fuir devant la menace humaine nous rappelle aussi d'autres images qui nous sont malheureusement familières : ces cohortes de réfugiés chassés de chez eux, de Syrie, d'Erythrée ou encore d'Afghanistan...
Et pour arriver à un tel résultat, Cameron n'a pas lésiné : des effets spéciaux à couper le souffle, des images d'une beauté extraordinaire. Il est difficile de décrire avec précision le feu d'artifice de lumière que renferme ce film.
Et puis il y a l'intertextualité de l'image :
La Compagnie ? La même qui voulait exploiter les Aliens dans la saga éponyme.
Les montagnes flottantes ? Magritte, Le Château des Pyrénées.
Les Omaticayas contre les machines de guerre ? Les Ewoks contre l'Empire, dans Le Retour du jedi...
Je continue ?
Avec Avatar, Cameron nous éveille à la Nature - et donc à l'Humanité dans sa plus belle acception - de la manière la plus merveilleuse qui soit : nous seulement il nous la montre, mais il nous la fait vivre.