Quelle énergie !
Ca avait bien commencé avec les Infamous backing Band qui avaient bien chauffé la salle de l’Alvéole 12 (1) : de Pink Floyd à Noel Redding en passant par Clapton et sa Cream… Bref, le public était prêt, et quand le rideau s’est ouvert, tout le chœur était concentré.
Alors, quand les basses (quel beau pupitre !) ont entonné « I wanna be your Slave », de la chanson éponyme de Måneskin (« Rayon de lune » ?), la soirée a véritablement commencé !
C’est plus d’une heure et quart de chanson anglophones dirigée d’une main de maîtresse par Ombeline Guetny, la cheffe de chœur qui sont passés à toute vitesse pendant que les autres Nazairiens de sortie enduraient une pluie diluvienne – avec orage – en attendant le feu d’artifice célébrant la Libération de la Poche de la ville (le 11 mai 1945).
Il faut dire que le chœur Axis Tune (100 % rock !) n’a pas fait les choses à moitié : près de 100 choristes (voix mixtes) pour interpréter quelques standards (David Bowie, B-52’s, Nirvana…) de cette musique qui fête cette année sa 51ème année d’existence en tant que telle (2) et d’autres éléments plus récents mais tout aussi balançant (euphémisme). Et une préparation qui remonte maintenant à septembre 2024, avec de nombreux choristes dont c’était le baptême du feu (3), tout du moins dans ce genre peu développé par le chant choral.
J’en profite au passage pour remercier et féliciter Brice Legée pour ses arrangements qui mettent en valeur l’accompagnement des différentes chansons qu’on a tendance à oublier au profit des paroles.
Le tout avec une chorégraphie assez sobre – encore que – mais soutenue par un jeu de lumières spectaculaire, donnant un effet saisissant et en parfaite adéquation avec les différents extraits proposés.
Bien sûr, en tant qu’angliciste, certains accents ont pu un tantinet me piquer les oreilles, mais face à l’énergie et la motivation – et le travail de justesse – on oublie très vite ce (petit) défaut. Je voudrais bien vous y voir, chanter des paroles étrangères sur un rythme endiablé (The Kids aren’t alright, The Pretender… n’est pas une chose toujours évidente, et encore moins innée !
De même la reprise de Highway to Hell (AC/DC, est-il besoin de le préciser ?), était un peu plus rapide que l’originale, mais à quoi bon reprendre exactement une chanson : c’est dans l’interprétation que s’apprécie une reprise (je ne donnerai aucun exemple de reprise calquée, chacun aura en tête le sien). Par contre, je ne citerai qu’une adaptation phénoménale : With a little Help from my friends par Joe Cocker, à Woodstock !
Toujours est-il que le répertoire de la soirée (le set comme on dit) s’est enchaîné avec beaucoup d’aisance et quelques apartés entre le public et Ombeline, afin de dynamiser (encore plus : comme s’il y en avait besoin !) les spectateurs comblés par ce qui leur était proposé.
Bien sûr, l’un des moments phares de cette soirée fut le Seven Nation Army des White Stripes dont l’ostinato – joué à la guitare basse – resta gravé dans les mémoires des spectateurs et fut entendu jusque dans les loges des ténors et basses bien après le concert. Sans oublier quelques interactions – là encore plus ou moins dynamiques – marquant le tempo et par toujours sur les temps forts qui ont accentué le lien créé entre le public et la centaine d’interprètes, frôlant par là-même la communion, chère notre nouveau pape (3)…
Bref, Si le feu d’artifices célébrant la Libération déjà évoquée ci-dessus était spectaculaire – ce que j’espère n’y étant pas présent : au moins, cela aura consolé de la pluie diluvienne – on ne m’ôtera pas de l’idée que la « place to be », ce samedi soir 10 mai 2025, c’était l’Alvéole 12 de la Base sous-marine de Saint-Nazaire !
Long live Rock’n’roll !
- Merci à Yann, et son équipe !
- C’est en 1954 que le terme « rock’n’roll » a été adopté.
- Allumé, bien entendu !
- Quand je dis « notre », c’est parce qu’il n’y en a plus qu’un : celui du Surréalisme (Breton) étant décédé en septembre 1966 et celui du Pop Art (Warhol) depuis février 1987… (Saint-Nazire,