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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Actualité, #Politique
Banque de France

Avec un ancien banquier devenu président de la république, ça devrait arriver…

 

Je lisais la semaine dernière les articles de Charlie Hebdo sur la privatisation progressive de la France par ce gouvernement, autour de trois grands services emblématiques: la Santé, la Police et l'Ecole.

Et qu'apprend-on ? Que ce que nous appelons encore service public est en voie de disparition au profit d'une prestation de service, privée bien sûr, qui permettra à l'Etat de se désengager et surtout de moins payer, évitant alors de dépenser un « pognon de dingue » plus utile ailleurs (1).

Ca avait commencé dans les années 1980-90 quand on avait doucement privatisé partiellement de grandes entreprises et de grands services publics emblématiques comme La Poste ou Renault (2). On se souvient aussi des privatisations mises en place par Edouard Balladur alors ministre des finances de Jacques Chirac (Paribas, BNP, Saint-Gobain) qui furent des opérations juteuses, et pas seulement pour l'Etat : je me souviens d'un copain qui était élève en terminale économique  et qui avait décidé de se faire un peu d'argent de poche en achetant du Paribas...

Mais avec le président Macron, on passe aux choses sérieuses.

Les rares préceptes constitutionnels qui subsistaient dans les services publics encore ne activité vont eux aussi disparaître. Après la liberté qui prit un méchant coup sous couvert d'une crise sanitaire gérée au jour le jour sans véritable plan d'action, mais j'en ai déjà parlé ici.

C'est maintenant à l'égalité et à la fraternité que s'attaquent nos dirigeants, en dézinguant l'hôpital public et l'école.

 

Je rejoins tout à fait Yann Diener (Charlie Hebdo du 24-6) quand il; déclare que les riches ne veulent pas se faire soigner avec les pauvres. Et beaucoup d'entre eux passent déjà par des cliniques privées pour soigner leurs bobos. Avec ce que veut le gouvernement, tout le monde sera obligé d'aller se faire soigner dans le secteur privé. En effet, nos amis riches en ont assez de système où  tout le monde peut être soigné même (surtout !) sans payer.

Le système de sécurité sociale n'aura donc plus de raison d'être, et ça tombe bien, c'est une source de gouffre financier. Sauf que récemment, la Sécu s'est retrouvée positive. Et curieusement, les médias n'en ont pas fait leurs choux gras... Heureusement, on a trouvé rapidement une utilisation à cet excédent exceptionnel (?) et on a retrouvé cette dette sociale si confortable pour ceux qui nous gouvernent.

Et les pauvres?  Ils iront dans ces établissements qui fleurent bon la misère et qu'on a connus jusqu'au siècle dernier : des dispensaires. Vous imaginez bien que le matériel ne sera pas toujours à la pointe du progrès. Parce qu'il ne faut pas oublier que pendant que les pauvres ne se soigneront plus, les riches profiteront des dernières avancées technologiques.

 

Quant à l'école, encore une fois, ce système coûte tellement que le gouvernement a régulièrement délégué les missions pour s'en désengager. En effet, ce sont les collectivités locales qui ont déjà pris le relai de l'Etat pour tout ce qui relève de la logistique. La prochaine étape ?  On demandera à ces mêmes collectivités de rémunérer les enseignants. Encore une fois, on assistera à une inégalité flagrante entre les communes, départements, régions riches et les plus pauvres. C'est déjà le cas quand on voit la  notoriété de certains établissements publics par rapport à d'autres. Mais avec ce qui arrive, ce sera systématique. Et en plus, ce sera payant.

Il restera toujours une école publique et gratuite (3). Mais comme elles seront entièrement à la charge des collectivités locales – qui reçoivent toujours moins d'aides de l'Etat – l'enseignement prodigué ne sera pas au niveau des établissements privés financés par les familles mais aussi les organismes privés. Ces organismes auront aussi la mainmise sur les programmes – normal, ce seront les payeurs – amenant un appauvrissement des savoirs humanistes au profit des savoirs pratiques, amenant dans le même temps une baisse du niveau de réflexion : on aura ainsi des travailleurs dociles qui se laisseront exploiter par des patrons sans scrupule (ce seront le même qu'aujourd'hui) sans se poser de question.

 

Et donc nous en arriverons à la disparition du service public tel que nous le connaissons. Mais ce ne sera pas pour autant la disparition des impôts et autres taxes qui le financent encore.

Mais alors, s'il n'y a plus de service public, que restera-t-il de l'Etat ?

Comme maintenant, il financera le secteur privé qui se sera emparé des pouvoirs régaliens. Et en plus, il n'y aura plus cette fameuse (et fumeuse) dette. Par contre, il n'aura que très peu de pouvoir décisionnaire – ce qui est déjà un peu le cas actuellement – se contentant d'accorder ou non des crédits aux différents secteurs privatisés.

En clair, l'Etat sera devenu une banque.

Normal, le président actuel est un banquier.

 

(1) Pour qui ? La réponse plus loin.

(2) Nationalisé à la fin de la 2ème Guerre Mondiale pour fait de collaboration.

(3) Laïque ? Ca m'étonnerait, vu les poussées communautaristes qui ne cessent d'augmenter et qu'on ne veut « pas de problème »...

 

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