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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Buster Keaton
Le dernier Round (Battling Butler - Buster Keaton, 1926)

« Butler », en anglais, ça veut dire « majordome ». Mais ici, c’est aussi le nom d’un jeune homme plutôt empoté : Alfred (Buster Keaton).

Alfred Butler, c’est aussi le nom d’un champion du ring (Francis McDonald).
Et puis il y a aussi un vrai majordome : Martin (Snitz Edwards).

Et, une fois n’est pas coutume, c’est de ce majordome que vient le point de déséquilibre qui fait toute l’histoire.

En effet, Alfred a rencontré une jeune fille (Sally O’Neil) qui lui plaît beaucoup et qu’il désire épouser. Comme à son habitude, il demande à son majordome de régler la situation comme il le fait à chaque fois (« arrangez-moi ça », dit l’intertitre à chaque occasion). Mais les père (Walter James) et frère (Budd Fine) de la jeune fille ne veulent pas d’une demi-portion dans leur famille.

D’où l’intervention du majordome : Alfred est le célèbre « Battling » Butler (le titre original), terreur des rings.

Voilà comment Alfred en arrive à se retrouver dans un centre d’entraînement, lui qui ne sait rien faire par lui-même.

 

Sorti quelques mois avant le Mécano de la Général, il s’agit d’une adaptation de pièce. Mais connaissant Buster Keaton, on ne peut que se dire que cette adaptation va au-delà du thème originel. On retrouve un Buster Keaton dans un rôle déjà éprouvé : le jeune homme empoté, bon à rien, et qui doit se sublimer pour arriver à ses fins. Ce jeune homme va alors laisser un peu plus de place à ce majordome cause de tous les maux dans un  autre registre comique. Et c’est un plaisir de voir un peu plus Snitz Edwards – qui jouait déjà avec Keaton dans Fiancées en folie – acteur (malheureusement sous-employé) cantonné aux seconds rôles très courts, voire à de la figuration.

 

Le problème avec les films de boxe, c’est la vraisemblance. La plupart du temps, les coups sont si bien préparés que la séquence devient artificielle. Mais nous sommes dans un film comique, alors la vraisemblance, vous savez… Et c’est là qu’est la force du film : on assiste à une préparation de champion adaptée à un gringalet qui ne comprend même pas l’enjeu du sport qu’il pratique (il faut le voir mouliner des bras dans tous les sens pour s’en rendre compte). C’est un régal de le voir s’entraîner, suer sang et eau pour un tel résultat : lamentable d’un point de vue sportif, mais fantastique du point de vue du spectateur.

Le ring de vient un lieu de paradoxe : Butler s’entraîne avec des partenaires qui sont là pour prendre des coups à sa place, or c’est lui qui devient la cible de chaque sparring-partner. Et en plus, nous avons droit  à une belle utilisation des cardes.


Nous sommes dix ans après Charlot Boxeur de Chaplin, mais Keaton renouvelle le genre en nous gratifiant d’une magnifique séquence de boxe, qui stimulera peut-être Chaplin pour Les Lumières de la ville : il faudra encore trouver une autre façon de faire rire sur un ring.

Et puis on retrouve le détail indispensable à chaque film comique sur la boxe : le fer à cheval… On pense encore à Chaplin et son boxeur de 1915.
Mais c’est Keaton, alors… Bref, allez voir !

 

Enfin, nous arrivons à ce dernier round dont parle le titre français. C’était presque incontournable. C’est aussi là qu’a lieu la résolution finale, sous les yeux admiratifs de la jeune femme. Alors pour une fois, je ne dénigrerai pas trop cette traduction plus qu’approximative.

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C
well written post about Le dernier Round (Battling Butler - Buster Keaton, 1926)
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