Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Peplum, #Sidney Olcott
Ben Hur (Sidney Olcott, 1907)

Ben Hur (Herman Rottger) revient à Jérusalem le jour où le procurateur arrive. Malencontreusement, une tuile se détache et blesse ce dernier. Ben Hur et sa famille sont arrêtés et il est envoyé aux galères. Quand il revient, c’est pour affronter Messala dans la course de chars. Il gagne.

 

Quand sort le film, voilà déjà vingt-sept ans que le roman est paru et c’est un événement que ce film de Sidney Olcott, qui adapte un monument de la littérature ! Et cette toute première adaptation vérifie pleinement l’adage qui veut qu’au cinéma, tout est permis.

Les événements marquants de l’intrigue sont là, au nombre de huit (un plan chacun) :

  1. Le peuple se rebelle (et Ben Hur arrive) ;
  2. Un accident malheureux qui annonce la tuile qui va tomber avec son emplacement bien en évidence ;
  3. La blessure du procurateur qui voit l’accident se produire ;
  4. Ben Hur aux galères où on le voit y être emmené ;
  5. Ben Hur sauveteur d’Arrius, adopté et affranchi, où Ben Hur retourne à Jérusalem ;
  6. Ben Hur et Messala (William S. Hart) : le défi ;
  7. La course de chars ;
  8. Ben Hur vainqueur.

Et tout ça en treize minutes environ.

Inutile de dire, donc, que certains épisodes sont fortement tronqués voire omis. C’est le cas de celui des galères qu’on ne voit absolument pas : l’intertitre sert de repère narratif. Et d’une certaine manière, les différents épisodes annoncés sont essentiellement montrés de façon symbolique : pas de véritable jeu d’acteurs ni de caractérisation des personnages.

Le tout devant un décor de fond, en général un tissus peint (qui plisse un tantinet).

 

Mais n’oublions pas que nous ne sommes qu’en 1907 et que comparé à la production de l’époque, le film n’est pas si ridicule. Si les foules sont composées d’une vingtaine (voire une trentaine) de personnes, c’est beaucoup plus que dans la plupart des autres productions. Certes, le public de la course de chars l’est (ridicule en terme de nombre), inévitablement. Et je ne parle pas de la tribune.

Enfin si, pour dire qu’il n’y en a pas vraiment, seulement un siège qui trône sur lequel semble être assis le procurateur. Quand au public venu nombreux, s’il y cinq spectateurs, c’est un grand maximum.

Par contre, question décors, c’est assez pitoyable. Certes, les tentures sont éloquentes et fort bien exécutées, mais elles ne donnent pas l’épaisseur et surtout la profondeur indispensable à une telle épopée. De plus, la brique pose problème.

En effet, si elle est identifiée immédiatement, elle devient rapidement un parasite de l’intrigue : on ne voit plus qu’elle. Pire : quand elle tombe, son absence est tellement flagrante qu’elle nous propose un mur partiellement édenté, centre de toute l’attention.

Et en plus, quand les Romains emmènent Ben Hur et sa famille, nous retrouvons le plan 3… Avec la brique à nouveau en place !

 

Bien sûr, il y a le moment de bravoure : la course de chars. Trois attelages vont défiler devant nos yeux sans pour autant nous permettre de savoir qui est qui : les chevaux appartenaient la brigade d’incendie et avaient tous la même apparence. Et quand Ben Hur est victorieux, on ne comprend pas vraiment pourquoi. Quant à Messala, on se doute qu’il a été blessé, puisqu’il est amené sur une civière. Mais nous ne saurons pas ce qu’il s’est passé pendant la course.

 

Heureusement, dix-huit ans plus tard, Fred Niblo va nous proposer l’une des meilleures adaptations qui soit (1), que je préfère à celle de Wyler, même si cette dernière reste la version de référence !

 

Alors faut-il voir le premier Ben Hur ? Si vous voulez, mais si vous ne le faites pas, je ne vous en voudrai pas.

 

  1. Vu qu’il n’y en a eu que cinq dont une en dessins animés (2003)…
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog