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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Drame, #Cecil B. DeMille
Carmen (Cecil B. DeMille, 1915)

« Près des remparts de Séville, chez mon ami Lilas Pastia... »

Ces mots tirés de l'opéra de Bizet annoncent le rendez-vous que donne Carmen  à Don José.

Lilas Pastia (Horace B. Carpenter) est un cabaretier de mèche avec les contrebandiers que poursuit Don José (Wallace Reid), nouveau venu dans la ville.

José semble incorruptible, alors Carmen Géraldine Farrar), elle aussi du côté des contrebandiers, décide de le séduire afin de faire prospérer les affaires.

Non seulement elle va le séduire, mais en plus, elle va le rallier à leur cause !

 

Il s'agit déjà de la cinquième version cinématographique de la nouvelle de Prosper Mérimée, déjà adaptée pour l'opéra par Georges Bizet en 1875.  C'est d'ailleurs la musique de ce dernier qui sert de fond musical au film : tous les grands airs de l'œuvre sont présents avec, en prime, un extrait de l'Arlésienne (!) du même Bizet...
Si l'opéra avait pris des libertés avec la nouvelle, que doit-on dire de cette version ?

DeMille ouvre sur le point de vue des contrebandiers (Lilas Pastia), laissant de côté - pour l'instant - Don José, dont Carmen fait partie (ce qui n'est pas une erreur). Mais il s'attache avant tout à donner un contexte à l'histoire d'amour entre José et Carmen : c'est son appartenance à la bande qui la fait séduire José, et non sa préférence personnelle. Sa préférence personnelle va - bien entendu - à un autre : Escamillo (Pedro de Cordoba), le toréador.

DeMille s'inspire surtout de la version opéra plus que de celle qui est écrite. Mais il déplace les épisodes, en créant même d'autres. Quant à la fin, elle a une certaine tendance à dévier de l'histoire originale ET de l'opéra... Je ne vous en dis pas plus, voyez le film !

Pour le reste, c'est Carmen qui mène la danse. Elle est irrésistible. Tous les hommes - soldats comme contrebandiers - la désirent, la courtisent, et se font jeter un par un. Sauf Escamillo et bien sûr José.

Mais Carmen, c'est une femme libre. Elle a une tenue et une attitude provocantes, elle aime les hommes et le montre bien, aguichant chacun pour mieux l'éconduire. Bref, comme elle le dit dans un intertitre : « Carmen n'appartient à aucun homme. Elle est libre. »

Et c'st cette liberté qui causera sa perte. José est fou d'amour pour elle, mais Escamillo aussi. Il a beau avoir été choisi, on suppose aisément qu'elle le quittera le moment et l'occasion venus.

Mais quelle femme ! Elle est volontaire et sait se battre si l'occasion se présente. Quand José combat son officier supérieur, non seulement elle se réjouit que deux hommes se battent pour (ou à cause d') elle, mais en plus, elle les encourage et se réjouit de l'issue fatale de ce duel.

Et puis il y a les couleurs. Le film a beau être en noir et blanc, la pellicule est teintée afin de recréer un peu plus les ambiances : bleu sur l'ouverture, c'est une scène de nuit ; jaune lorsque le soleil brille en extérieur (ou la pleine lumière chez Pastia)  ; rouge autour du feu, lors de la « scène des cartes », annonçant à Carmen sa mort prochaine.

Rouge comme le sang qui sera versé lors de cette mort.

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