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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Charles Chaplin, #Comédie dramatique

Voici l'un des films les plus sensuels que je connaisse.

Chaplin en a fait un festival des sens :

- Odorat : Peu de références formelles, mais une qui m’a toujours marqué, c’est le passage de l'éléphant.

- Goût : C’est un film où on mange beaucoup : Chez l’homme riche, au restaurant, à la pause-déjeuner et bien entendu, chez elle, quand il arrive avec ses courses.

- Ouïe : Elle l’entend passer, elle croit l’entendre repartir. On ne comprend rien des discours d’inauguration de la statue, seul le timbre est important : aigu pour une femme, grave pour un homme (Henry Bergman). Les sons, justement. Chaplin avait décidé de passer outre la mode du Parlant, et il use donc de sons pour parfois soutenir son action (spaghetti avalées, gong de boxe)

- Toucher : Le seul sens de reconnaissance pour elle. Elle ne (re)connaît son bienfaiteur que par la texture du revers de sa veste. C’est d’ailleurs leur premier contact, ainsi que leur dernier. Elle ne l’identifie que par le toucher. Et leur contact final est d’une forte intensité, rehaussée par les visages.

- Vue : Tout d’abord, elle est aveugle. Elle a un regard vide. Il lui raconte ses « parties de chasse »… en mimant ! Même si elle ne le voit pas, il fait tout pour paraître. Il escalade le tonneau devant chez elle pour la regarder. Leur deux regards finaux sont des plus éloquents : elle est triste (déçue ?), lui est mi-gêné/mi-triste.

 

C’est aussi une très belle histoire d’amour (comme dans la plupart des Chaplin), où cet homme de rien va tout faire pour celle qu’il aime, jusqu’à aller en prison. Mais là encore, cet amour est impossible. Et pour s’en convaincre, il faut se souvenir de leur dernière rencontre, quand elle se moque gentiment de lui avec ses employées, allant même jusqu’à lui faire l’aumône. L’autre signe de cet amour malheureux, c’est cette fleur qui perd ses pétales alors qu’il réalise qu’elle a changé.

 

Et puis terminons par le dernier échange parlé à double sens (que NOUS n'entendons pas) :

« You can see now?(vous voyez maintenant ?)

- Yes I can see now.(oui, je vois maintenant.) »

Non, aucune chance pour lui. Hélas.

 

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