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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Bertrand Tavernier, #Drame
Coup de Torchon (Bertrand Tavernier, 1981)

Bourkassa, Afrique occidentale française, 1938.

Nous sommes à la veille de la guerre. Plus précisément, à la veille des Accords de Munich.

A Bourkassa, Cordier (Philippe Noiret) est le policier de la ville.

Dans la ville, on trouve de tout : des colons blancs, des colonisés noirs, une femme battue par son mari, ce même mari qui bat son serviteur (noir), une sœur et son frère, et deux maquereaux notoires.

Cordier n'est pas ce qu'on peut appeler le « mauvais flic ». Non. C'est plutôt un pauvre bougre, au mauvais endroit, au mauvais moment.

Tout le monde profite de lui, de sa nonchalance qu'on prend pour de la lâcheté. Alors évidemment, il n'arrête jamais personne.

Jusqu'au jour où tout bascule. Il est investi d'une mission : remettre les choses en ordre. Alors il s'y applique. Et les cadavres s'amoncèlent. Les maquereaux d'abord, puis le mari... Quand on a tué une fois, c'est toujours plus facile ensuite.

 

Bertrand Tavernier et Jean Aurenche adaptent un roman américain qui se situe dans le Sud des Etats-Unis. Mais de quelle façon ! Tout est pesant. Le soleil de plomb, l'atmosphère, les relations humaines.

Au milieu de tout ceci, Lucien « poil au chien » Cordier. Le brave Cordier. Incapable du moindre mal. Et pourtant.

Philippe Noiret campe un Cordier très juste, très humain. Pas de grandiloquence, pas de surjeu. Il est humain quand il prend la défense des Noirs, humain aussi quand il entre dans le lit de Rose (Isabelle Huppert). Et comme Rose est battue par son mari...

Ce qui commence comme une sorte de règlement de comptes se mue rapidement en quête spirituelle. Cordier n'est plus un assassin. Il est un envoyé divin, un outil de la puissance divine. Une sorte de catalyseur qui va aider à purger le mal dans la ville. Il n'y a nulle animosité chez ce fonctionnaire. Seulement de la pitié.

Et puis finalement, ses meurtres arrangent bien tout le monde.

Alors Cordier balance un immense coup de torchon sur la ville.

Et au final, il se retrouve seul. Seul avec sa conscience - claire, il n'a fait que ce qui devait être fait.

Mais bougrement seul, tel un fantôme, errant en attendant le jugement dernier.

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