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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Coupez ! (Michel Hazanavicius, 2022)

La première demi-heure est terrible. Véritablement. Il est très difficile de résister à une envie très naturelle : éteindre et aller voir ailleurs. Mais on se dit que c’est quand même Hazanavicius, alors on résiste, jusqu’au mot fin : c’était un film. Dans le film.

 

Rémy Bouillon (Romain Duris) est un réalisateur « rapide, pas cher et dans la moyenne ». Il est contactée par une Japonaise, Mme Matsuda (Yoshiko Takahera, qui joue dans le film originel) pour réaliser un film de zombies japonais…Avec des interprètes français ! Et tout se fera en direct pour l’ouverture d’une plateforme destinée au genre sur le net.

Bien entendu, tout ne se passe pas comme il faut et Rémi se retrouve obligé de jouer, tout comme sa compagne Nadia (Bérénice Bejo).

Mais c’est rapide, pas cher et dans la moyenne !

 

Je me suis réellement demandé si je n’allais pas éteindre tant le film d’introduction est d’une rare nullité. Tout est en caméra à l’épaule (1) ce qui donne certes une forme d’authenticité mais surtout un ennui qui va croissant. S’ajoute à cela des dialogues minables (euphémisme). Bref un navet de plus… Sauf que nous sommes dans une formidable mise en abyme très réjouissante ! Bien sûr, c’est une parodie, mais comme son modèle antérieur (Ne coupez pas !, 2017) c’est rondement mené par un spécialiste de la comédie : Hazanavicius nous entraîne dans ce tournage d’un tournage (oui, oui, il y a deux niveaux de tournage plus le tournage du film en lui-même – j’espère que vous me suivez !) qui dégénère. Et plus qu’on ne le voit, même si on le ressent.

 

EN effet, une fois le film (nul) terminé, nous assistons à sa préparation et aussi à son tournage (en direct, ne l’oublions pas !) qui est à l’image du produit fini : entre les deux acteurs qui ont un accident et doivent être remplacés au pied levé, un acteur alcoolique (Grégory Gadebois) qui prend un traitement mais ne résiste pas au saké et Diana qui a tendance à s’emporter, discernant de moins en moins son rôle de sa personnalité… Bouillon a de quoi perdre les pédales et s’exciter – lui aussi.

Bien sûr, ce n’est pas le meilleur film d’Hazanavicius, mais j’avoue quand même qu’il s’en sort avec beaucoup de brio et sa singulière équipe de tournage (les interprètes, donc) y met tout son cœur, donnant au final un engouement contagieux et agréable.

 

Mais surtout, la dernière partie du film recrée le tournage de ce que nous avons vu au début, expliquant certains comportements ou/et dialogues, voire certains plans. On comprend tout ce qu’il s’est passé d&ans ce tournage chaotique. Et surtout, on s’amuse beaucoup, les zombies, prétextes du film dans le film (dans le film ?) deviennent accessoires et tout se joue autour d’une technique déjà annoncée comme telle : rapide, pas chère et dans la moyenne.

C’est brillant. Du cinéma, quoi !

 

  1. C’est l’expression qui veut ça, mais c’est plutôt filmé à la main, voire avec les pieds !
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