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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Yves Boisset, #Drame
Cran d'Arrêt (Yves Boisset, 1970)

Le « cran d’arrêt », c’est l’endroit le plus bas qu’on puisse atteindre, celui à partir duquel on ne peut que repartir, le fond qu’on touche et qui permet d’un coup de pied de refaire surface.

Ici, c’est le jeune David Auseri (Renaud Verley) qui a touché le fond : déprimé, il s’enivre d’alcool et de vitesse.

Il faut dire qu’un an auparavant, il a rencontré une jeune femme – Alberta Radelli (Rafaella Carrà) qu’il a abandonnée sur le bord de la route, et que le lendemain, il a lu dans le journal qu’elle s’était suicidée.

Alors évidemment, il se sent coupable.

Voilà pourquoi son père a demandé à un médecin (radié de l’ordre pour euthanasie) – Duca Lamberti (Bruno Crémer) – de le reprendre en main et de le sortir de sa dépression.

 

Il s’agit ici du deuxième long métrage d’Yves Boisset, et on peut déjà reconnaître sa patte, dans cette histoire policière, mâtinée d’un soupçon de voyeurisme. En effet, la première séquence nous fait suivre une jeune femme (Alberta) qui se rend chez un photographe qui réalise des clichés « artistiques. En clair, elle va poser nue pour un obsédé (Mario Adorf) qui réalise des photographies un tantinet sado-maso. Avec des chaînes.

 

Boisset réalise ici un film assez sobre, dû surtout à la durée resserrée (87 minutes). L’intrigue ne s’embarrasse alors pas de détails superflus, ni de bavardages oiseux. L’action prime sur tout, même sur la dimension voyeuriste.

Il faut dire que les deux séquences de nu ont une certaine pertinence dans cette intrigue de retour à la vie. La première nous est ce qu’on appelle au théâtre une scène d’exposition, donnant le contexte dans lequel va évoluer l’ex-docteur. La seconde permet de serrer le voyeur qui à nouveau s’est adonné à son violon d’Ingres SM. Avec des chaînes (1).

 

Un bémol tout de même : l’ellipse qui escamote une année depuis la première séquence n’est pas bien claire pour le spectateur, ca  r il faut attendre la première résolution : celle qui nous explique comment David en est arrivé là.

Le rythme de l’intrigue s’accélère et là encore, Boisset enchaîne les différentes péripéties sur un rythme soutenu sans être trop rapide, donnant une dimension américaine à son film.

Avec en prime une poursuite en voiture qui, si elle n’est pas du niveau de celle de French Connection (sorti l’année suivante), n’en demeure pas moins intéressante, voire haletante.

 

Au final, nous avons un film des plus honnêtes où Boisset ne s’embarrasse pas trop de détails superflus, concentrant son attention sur les épisodes de mouvements, montrant que le cinéma français de la fin des années 1960s n’est pas toujours statique ni bavard (2).

Ses interprètes ont le ton juste même si on ne peut ignorer le doublage partiel dû aux différentes nationalités des interprètes.

De plus, il saupoudre son film de quelques éléments comiques, surtout quand Livia (Marianne Comtell) sert d’appât pour dénicher l’homme aux cheveux blonds.

 

PS : un petit détail, histoire d’étaler sa culture : Bruno Crémer et Renaud Verley se retrouveront dans un épisode de Maigret près de 30 ans plus tard.

 

  1. Ceux qui ont lu Astérix chez les Helvètes comprendront l’allusion…
  2. Je vous laisse chercher de qui je peux parler…
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J
Hello, je recherche ce film sans succès. Une idée d'où je peux le trouver ? Indisponible en location ou achat en ligne ou physique...<br /> <br /> Merci d'avance !
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D
Si vous voulez, on peut passer par grosfichiers.com<br /> Votre email est bien celui-ci : jean.dewailly@gmail.com
D
Bonjour<br /> Je l'avais trouvé sur Youtube, mais il semble qu'il ait été enlevé.

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