Vingt-six ans après son premier visionnage, l'émotion est intact. L'histoire de ce pédagogue et ses élèves n'a rien perdu de sa force.
Je me souviens. Il y avait ceux qui aimaient et ceux qui n'aimaient pas. Et entre les deux ? Rien. Personne.
Je faisais partie de ceux qui aimaient, bien entendu. Mais comment peut-il en être autrement ? Robin Williams, en plus d'être un grand acteur a cette lueur dans les yeux qui fait qu'on le suivrait partout.
Alors quand des jeunes garçons poussent la porte qu'il vient d'entrouvrir pour eux, pas étonnant que leur vie bascule.
1959. Welton. Une école (fictive !) où la jeunesse aisée et brillante se retrouve afin de pouvoir ensuite occuper les postes prestigieux de la bourgeoisie américaine. Et puis il y a Neil, dont les parents n'ont pas une grande fortune mais qui ont tout sacrifié pour qu'il soit là. Les piliers de cette école sont : Tradition, Honneur, Discipline et Excellence. Tout un programme. Un programme en adéquation avec la société américaine de la Nouvelle Angleterre. L'école de l'élite, de l'Amérique originelle.
Nous sommes dans un endroit protégé. La seule incursion du monde extérieur, c'est la radio que bricolent Pitts et Meek en cachette. Pour le reste, les élèves vivent en vase clos selon les principes énoncés.
Alors quand le professeur Keating arrive dans cet univers, pas étonnant que ça dérape. Il enbseigne la littérature. Pourquoi pas. La poésie ? Dans un tel établissement, cela ne sert à rien. Quelle perte de temps pour certains élèves, qui montreront leur agacement.
Mais pour d'autres, c'est une révélation. C'est l'éveil des consciences. Alors que l'établissement les considère trop jeune pour penser par eux-mêmes, Keating va leur montrer que finalement, lqa poésie, ça ne sert qu'à une chose : emballer les filles !
C'est ce que Knox va faire. C'est ce que Charlie Nuwanda Dalton a compris, quand il invite des filles à leur réunion.
Mais pour Neil, c'est la possibilité de choisir sa vie qui s'ouvre à lui. Contre son père. Avec les conséquences funestes que l'on imagine.
Mais Keating est en avance. En avance sur son temps, en avance sur la société. Ses préceptes n'ont pas leur place dans cette institution sclérosée garantes de l'Ordre.
Il faudra attendre encore quelques années pour la jeunesse américaine se retourne contre cette conception sociétale de la vie : être éduqué, se marier, avoir des enfants et mourir. 1967 est encore loin. La contestation, si elle couve, n'est pas de mise. Ce monde standardisé n'est pas prêt.
Neil et Nuwanda sont prêts à bousculer cet état de fait : ils ne reviendront plus à l'école.
Pour les autres, la société des adultes les rattrapera et ils rentreront (presque complètement) dans le rang. Ils seront de parfaits petits citoyens, mais on peut espérer que quand les mentalités vont évoluer, ils sauront accepter les changements et se souviendront vaguement de leur professeur.
Mais à la fin, ce professeur, le fauteur de trouble, celui qui apporte la lumière, est sacrifié et renvoyé d'où il vient. L'institution n'est pas prête. Keating repart après un dernier hommage de ses élèves.
La morale est sauve. Mais pour combien de temps ?