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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Hans Behrendt, #Veit Harlan
La Culotte (Die Hose - Hans Behrendt, 1927)

Dimanche matin.

Comme tous les dimanches, les Maske se préparent à aller à l’office. Elle, Luise (Jenny Jugo), remarque que son jupon est un peu lâche. Lui, Theobald (Werner Krauss), est un haut fonctionnaire qui tient à son rang. Au sortir de l’office, alors que le Prince local ( Christian Bummerstaedt) salue la foule, le jupon glisse au sol, s’étalant au grand jour. C’est alors l’effervescence et certains se souviennent que les Maske proposent des chambres à louer.

Deux prétendants (c’est le cas de le dire) se présentent : Scarron (Rudolf Forster), le philosophe du prince, et Mandelstam (Veit Harlan) l’aide coiffeur. Une fois dans la place, bien entendu, ils commencent à faire des avances à la maîtresse de maison…

 

Bien sûr, il s’agit d’une comédie, mais elle est tout de même un tantinet grinçante, la morale étant un peu écornée au passage. Mais dans cette période de République de Weimar, un peu de rire n’est pas à négliger. Et si Werner Krauss est comme toujours impeccable – sans pour autant surjouer comme certaines fois – c’est bien Jenny Jugo qui tire son épingle du jeu, interprétant une (très) jeune épouse mariée à un homme (beaucoup) plus âgé qu’elle et qui rêve d’une vie de plaisir et de richesse.

Et, à l’instar du Chapeau de paille d’Italie de Labiche (1), ce jupon qui se révèle va entraîner une suite de péripéties où vont se mêler la concupiscence, le plaisir, et même l’amour.

 

Et si Hans Behrendt dirige avec maîtrise tout son petit monde, on peut tout de même regretter qu’il n’ait pas à sa disposition un chef-opérateur de la classe de Karl Freund : les différentes prises de vue de Carl Drews sont soignées mais ses différents mouvements de caméra n’ont pas la fluidité du maître. ON notera tout de même quelques surimpressions très pertinentes pour exprimer les différentes pensées des personnages, mais surtout, on retiendra le plan fixe de la poignée de la porte que la main de Jenny Jugo va actionner, mettant fin à une histoire d’amour impossible et qui a à peine commencé…

 

Mais si ce film est resté dans le patrimoine du cinéma allemand, c’est aussi parce qu’il réunit quelques personnalités qui vont faire parler d’elles dans les décennies suivantes.

Hans Behrendt mourra lors de sa déportation à Auschwitz et Veit Harlan dirigera ce qui reste – de l’avis de nombreuses personnes – l’un des pires films du cinéma allemand : Le Juif Süss, avec dans un des rôles principaux, nul autre que Werner Krauss.

Mais nous sommes ici en 1927 et les menaces sont encore bien confuses pour les Allemands, et le film n’en annonce d’ailleurs aucune, n’en déplaise à Siegfried Kracauer…

Alors profitons de cette petite comédie, interprétée avec justesse par le duo vedette avec une mention spéciale pour le jeu comique de Rudolf Forster.

 

  1. Et donc de René Clair
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