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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie dramatique, #Claude Chabrol
Docteur Popaul (Claude Chabrol, 1972)

Tout commence par un défi mâtiné de pari : Paul Simay (Jean-Paul Belmondo) propose à ses acolytes un concours. Celui qui se fera la fille la plus moche gagnera la mise.

Et bien sûr, c’est lui qui l’emporte, photos à l’appui.

Mais le jeu ne fait que commencer : en vacances en Tunisie, il fait la connaissance de la jeune Christine Dupont qui « n’a pas un physique facile. » Rapidement, il l’emballe et au final, il l’épouse.

Mais ce que le docteur Popaul n’avait pas prévu (?), c’est que Christine avait une sœur, Martine (Laura Antonelli), qui n’a rien du physique disgracieux de son aînée.

 

Comme très souvent chez Chabrol, on tire à boulet rouge sur la bourgeoisie. Et ce Docteur Popaul ne déroge pas à la règle, le milieu social des Dupont, entrevu aux diverses cérémonies de fiançailles de Martine, étant déjà très étouffant (1). Mais ce milieu honni par Chabrol est alourdi par la présence de ce nouveau venu, dont le caractère ne détone absolument pas dans le décor.

Il faut dire que ce docteur est un personnage peu reluisant. Déjà, ce « concours de boudins » annonce la couleur. Mais à cela s’ajoute une bonne dose de mauvaise foi, de mensonge et d’hypocrisie qui s’intègre parfaitement dans ce milieu social, cible de Chabrol.

 

Et dès le titre, on a une idée du personnage : juxtaposer « docteur », situation des plus honorables, et « Popaul », surnom plus ou moins grivois, donne le ton du film. Le personnage que nous allons voir n’est pas recommandable. Et c’est bien sûr le cas : s’il est véritablement docteur – il reprend même la clinique de son beau-père – il n’en demeure pas moins un homme roué dont les manigances font capoter les différentes tentatives de mariage de sa belle-sœur dont le titre n’est absolument pas usurpé.

 

Mais, et c’est là que pêche le film, l’histoire de ce sale personnage est un tantinet outré et la critique escomptée s’en retrouve alors émoussée. Et ce qui draina les spectateurs en 1972 ne fonctionne plus aussi bien : les mentalités ont changé et surtout, cette accumulation lasse. Certes, les interprètes sont à la hauteur, mais le sujet lui-même est excessif.

On préférera – en tout cas, c’est mon avis – d’autres productions de Chabrol où la bourgeoisie est mise à mal de façon un peu plus subtile, même si certains personnages ne sont pas obligatoirement plus reluisants que notre bon docteur (Que la Bête meure, par exemple).

 

Mais le succès de ce film aurait-il été équivalent avec quelqu’un d’autre que Belmondo dans le rôle-titre ?

Encore une fois, poser la question, c’est déjà un peu y répondre…

 

  1. On reconnaîtra Dominique Zardi dans le rôle de l’évêque.
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