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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Michael Curtiz
Les Conquérants (Dodge City - Michael Curtiz, 1939)

Dodge City, 1872.

Dodge City, nommée en l’honneur du colonel Dodge qui y a amené le chemin de fer est une ville tout sauf calme : entre les immenses troupeaux qui y viennent quotidiennement et les règlements de compte qui s’effectuent dans la rue et surtout à coup de pistolets, il ne fait vraiment bon vivre dans cet endroit. Il faut dire que Jeff Surrett (Bruce «  Jack Driscoll » Cabot) est un bandit notoire qui fait des affaires lui aussi à coups de pistolets, ayant mis la ville sous sa coupe.

Mais voilà qu’arrive Wade Hatton (Errol Flynn), convoyeur de troupeau qui va remettre de l’ordre dans cette ville.

 

De notre côté de l’atlantique, en 1939, Dodge City n’est pas une ville bien connue : il faudra attendre l’après guerre et surtout le magnifique My darling Clementine (John Ford, 1946) pour que cette ville entre dans l’imaginaire des spectateurs français : Wyatt Earp y fut un shérif efficace... Alors évidemment, Les Conquérants, c’est un titre plus accrocheur !

Et bien sûr, si Wade Hatton n’a pas existé, son personnage s’inspire beaucoup du héros de Tombstone, même si ici il utilise plus la loi que son six-coups pour ramener l’ordre.

Il n’empêche, Dodge City est une ville violente et Michael Curtiz nous en propose quelques images qui culminent avec la mort d’Harry Cole (Bobs Watson), un enfant qui est traîné par des chevaux rendus fous par les fusillades.

C’est d’ailleurs cet événement qui va décider Hatton à prendre l’étoile de shérif pour ramener la paix.

 

Il s’agit ici du premier western que tourne Curtiz avec le couple Errol Flynn – Olivia de Havilland, qui sont réunis pour la quatrième fois, et encore avec Curtiz. A leurs côtés, on retrouve Alan « Little John » Hale (Rusty) qui est à nouveau bras droit de Flynn, ainsi qu’une vieille connaissance dans le rôle de Tex : Guinn « Big Boy » Williams dans un rôle positif.

On retrouve dans le trio masculin la truculence de The Adventures of Robin Hood, avec Flynn en héros romantique flanqué de deux acolytes braillards, soiffards et bagarreurs.

Le film est aussi l’occasion d’une magnifique bagarre entre les hommes de Hatton et ceux de Surrett pour un motif on ne peut plus sérieux : la Guerre Civile. En effet, Hatton a servi dans l’armée de Stuart (Sud) pendant que Surrett et ses hommes défendaient le Nord.

La bagarre est épique et rappelle l’assaut final du même Robin Hood, les épées en moins.

 

Mais cette bagarre grandiose n’est rien à côté de la violence décrite tout au long du film : coups de feu (avec morts violentes, bien sûr) et pendaisons sont les éléments de la justice expéditive du lieu.

IL y a d’ailleurs une constante chez Curtiz : ses méchants. Ici Surrett et son bras droit Yancey (Victor Jory) sont des archétypes magnifiques, donnant raison à Hitchcock à propos du succès d’un film. Surrett fait exécuter sans vergogne ceux qui se trouvent sur son chemin, amenant une forme de dégoût chez le spectateur devant tant d’ignominie. On en vient rapidement à souhaiter la fin des activités de ces personnages si maléfiques.

Mais n’attendez pas pour ce faire un duel au soleil : la chose se fera – bien sûr – dans le feu (c’est le cas de le dire) de l’action, amenant enfin Dodge City sut la voie de la civilisation.

 

Et les femmes ?

On en trouve trois qui soient pertinentes dans l’intrigue : Mrs Cole (Gloria Holden), Ruby Gilman (Ann Sheridan) et bien sûr Abbie Irving (Olivia de Havilland). Si Mrs Cole amène la chute (tant attendue) de Surrett en amenant Hatton à enquêter contre ce dernier avec l’aide de Joe Clemens (Frank McHugh) le directeur du journal, Ruby Gilman a essentiellement un rôle décoratif : elle est chanteuse au saloon de Surrett et n’a aucune influence sur ce dernier.

Par contre, Abbie Irving va contribuer grandement à la fin de Surrett en participant activement au journal de Clemens. Mais malgré cela, ce troisième personnage féminin d’importance a un rôle tout de même bien effacé par rapport à celui de Hatton, voire de ses deux adjoints.

 

Au final un western de bonne facture où Errol Flynn est un nouveau Robin des Bois qui amène la justice dans le far west sauvage, entretenant l’image romantique du western américain qui allait se développer dans les deux décennies suivantes. On y retrouve les ingrédients indispensables : grands espaces, manichéisme, fusillades et bagarre. Il n’y manque que les Indiens auxquels Hatton fait référence à propos de Surrett, révélant un autre aspect de sa méchanceté.

 

PS : on notera la présence de deux acteurs de western qui vont bientôt passer chez Ford, Ward Bond (Taylor) et Russell Simpson (Orth), ainsi que la présence de Monte Blue qui fut l’évêque dans le célèbre Robin Hood. Nous sommes encore une fois en territoire connu.

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