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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Elmer Clifton, #Clara Bow
Le Harpon (Down to the Sea with ships - Elmer Clifton, 1923)

Nouvelle Angleterre, XIXème siècle.

Charles Morgan (William Walcott) est un riche armateur de baleinier. Il a une fille, Patience (Marguerite Courtot) et une petite fille « Dot » (Clara Bow), la fille de son fils disparu en mer.

Détail important : Morgan et sa famille vivent dans une communauté de Quakers aux règles évidemment strictes.

Patience elle, est amoureuse de Thomas Dexter (Raymond McKee) son voisin avec qui elle a grandi. Mais ce dernier n’est ni un Quaker, ni un baleinier : le vieux Morgan ne veut donc pas de lui pour sa fille.

Mais Thomas a de la ressource.

 

Dès l’ouverture du film, on est prévenu : c’est avant tout un produit cinématographique dû aux différents cameramen. En effet, les prises de vue furent réalisées en pleine mer, pendant le travail de véritables baleiniers.

On trouve donc des plans au plus près de l’action, soit directement sur le bateau soit à côté, ce qui explique certains mouvements des caméras.

Et cette pêche à la baleine est bien entendu le clou du film.

 

Bien entendu, un tel film serait impossible de nos jours, les baleines bénéficiant d’une certaine protection (que des pêcheurs peu scrupuleux choisissent d’ignorer). En effet, les baleines (ici, c’est plutôt un cachalot) sont chassées pour leur huile, véritable mine d’or pour les pêcheurs* (et donc leur patron le vieux Morgan).

Alors on ne s’embarrasse pas de détails pour cette pêche, le résultat étant la seule chose intéressante pour ces marins. On les voit donc harponner indifféremment toute sorte de gros poissons pendant leur périple en mer : cela passe bien entendu par les dauphins qui font améliorent grandement leur ordinaire culinaire…

 

Mais comme le dit mon grand ami le professeur Allen John, on ne peut pas faire un film seulement sur la pêche, les spectateurs ne venant pas seulement pour voir des hommes travailler. Ils ont besoin d’un autre élément d’intrigue avec lequel ils peuvent, d’une certaine façon, s’identifier : on a alors une double intrigue sur terre et sur mer avec conspiration et traîtrise à la clé.

Le méchant ici est Jake Finner, un bon à rien sans foi ni loi, aidé d’un personnage fourbe : Samuel Siggs, un métis d’origine chinoise, et de confession bouddhiste.

Ces deux infâmes personnages vont intriguer chacun sur son élément : Finner en mer et Siggs sur terre. Leur noir dessein étant de s’approprier l’affaire de Morgan pour l’un (Finner) et sa fille pour l’autre.

Mais heureusement Thomas veille et nous assurera une fin heureuse.

 

Elmer Clifton nous propose ici une belle production autour de la pêche en mer. On y retrouve la patte griffithienne dans le traitement de l’histoire ainsi que dans le sauvetage de dernière minute (à la fois physique et moral). Il faut dire que Clifton a fait ses classes chez le grand maître, alors ça aide.

Sa façon de traiter la pêche à la baleine est empreinte du même souci de vraisemblance : Raymond McKee étant réellement sur un bateau pendant le tournage qui se fit en mer, au large de la Nouvelle Angleterre.

Et cette pêche particulière est magnifiquement montrée, toujours au plus près, avec les bons et les mauvais côtés de cette activité : la joie des marins d’avoir trouvé un cachalot contrebalancée par les difficultés à le ramener à bord, avec les dangers inhérents au milieu aquatique: on suit alors un esquif (pas du tout frêle) qui est tiré par le géant des mers, pour lequel les marins devront tout de même payer un tribu, accompagnés qu’ils ont dans leur quête par les requins (qui ont déjà le mauvais rôle !).

 

Et puis il y a Clara Bow. Voilà. C’est tout.

Elle n’est alors qu’une débutante (elle a tout juste 17 ans pendant le tournage) et se comporte comme telle : pas de tenue ni d’attitude provocantes, elle a plutôt un rôle utilitaire contribuant à détendre l’atmosphère.
Mais elle est déjà très belle…

 

* cf. Moby Dick (Herman Melville, 1851)

 

 

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