Le docteur Jack (Harold Lloyd) du titre original en est un autre (d’original) : plutôt que de traiter ses patients avec des prescriptions longues comme le bras, il contribue à les rendre heureux. Et ça marche. Sauf pour ses finances.
Et un jour, il rencontre une pauvre petite fille souffreteuse (Mildred Davis) qu’une espèce de charlatan au nom germanisant, le docteur Ludwig von Saulsbourg (Eric Mayne), gave de médicaments et de soins, approuvé par le père même de cette jeune femme (John T. Prince).
Mais ce dont elle a surtout besoin, c’est de l’excitation de la vie…
Le Dr. Jack a trouvé un remède…
On retrouve le couple Lloyd-Davis, un an avant leur mariage. Et encore une fois, ils vont tomber dans les bras l’un de l’autre. Mais de quelle façon !
Rapidement, on prend la mesure du Dr. Jack et de ses traitements miracles, une occasion de s’amuser de ces faux malades qui recouvrent immédiatement la santé parce qu’il faut une chose qu’ils aiment. C’est aussi l’occasion de voir les jeunes Jackie Condon ainsi que Mickey Daniels et ses taches de rousseur caractéristiques (et son père Richard) qui participent à la même période à la série Our Gang de Hal Roach (qui est ici un des scénaristes). Bref, nous sommes en famille, et certains plus que d’autres ou vont l’être très bientôt.
Alors que Jack et la jeune femme ne se connaissent pas, on remarque tout de suite une complicité entre eux dès leur rencontre. Si Lloyd est souvent timide et maladroit dans son attitude en présence d’une jolie femme, il en va tout autrement ici. Est-ce le fait d’être un docteur reconnu dans son village ? Toujours est-il qu’il joue au maladroit, au détriment, à chaque fois, du docteur von Saulsbourg. Ce dernier est celui qu’on peut identifier comme le méchant de l’histoire. Même si ce terme est un peu fort pour un homme qui est avant tout un charlatan, singeant des pratiques qui ont cours en Europe plutôt centrale. Son patronyme rappelant la ville de Salzbourg (Autriche) et son apparence, une belle barbe bien taillée, rappelant sans conteste un praticien viennois amateur de cigares (vous voyez de qui je veux parler)…
La plus grande partie du comique du film tire partie de cette opposition entre deux pratiques de la médecine assez opposées. Et la grande habileté des scénaristes (Sam Taylor et Jean Havez en plus de Roach) est d’inverser les rôles des deux médecins.
Je m’explique.
Alors que von Saulsbourg ressemble à une caricature de Freud, il est un médecin qui soigne essentiellement le corps. De fort mauvaise façon, d’ailleurs, à grands coups de médicaments, potions et autres comprimés, poudres (etc.) : une véritable pharmacie ambulante...
Jack, pour sa part, va soigner avant tout l’esprit de ses patients : il détourne leur attention, leur faisant alors oublier les symptômes douloureux dont ils se plaignaient.
Paradoxal, non ?
L’autre élément comique vient du fou meurtrier évadé, que Jack va simuler afin de soigner sa nouvelle et belle jeune patiente. Une perruque noire, de fausses dents de vampire et une grande cape suffiront. Accoutré ainsi, semant la peur autour de lui, il n’est pas sans rappeler un autre monstre (terme on ne peut plus adapté…) : John Barrymore dans Dr. Jekyll & Mr Hyde.
PS : encore une fois, le titre français est inutilement compliqué. Il n’était nul besoin de faire une phrase plus ou moins accrocheuse, la présence seule de Lloyd assurait le succès du film.
Tant pis.
PPS : bien que non crédité, Sam Taylor participa aussi à la réalisation