Une femme enceinte – Carmen (Ariadna Gil) – qui est malade en voiture.
Une fillette – Ofelia (Ivana Baquero) – qui lit beaucoup.
Une pierre par terre.
Un œil sur la pierre.
Une stèle.
La petite fille remet la pierre à sa place, sur la stèle.
C’est comme ça que tout commence.
Pourtant, le film commence par la fin : la petite fille meurt, son sang s’écoule de son nez.
Mais le sang retourne dans les veines, la vie reprend et la magie peut opérer.
En remettant la pierre à sa place, elle a permis le passage d’un monde à un autre. Mais ce passage ne s’ouvrira que si elle réussit les (fameuses) trois épreuves.
Nous sommes ici dans un conte de fée. Pan (Doug Jones) est un faune. [Il n’a pas de nom en fait. C’est juste le titre, histoire de faire vendre…] C’est un adjuvent. Il est là pour aider Ofelia. Mais comme dans tous les contes de fées, il y a un méchant. Et celui-ci, c’est un terrible : Vidal (Sergi López).
Nous sommes en 1944. Depuis cinq ans, Franco dirige l’Espagne. Mais des poches de rebelles continuent de résister. Et Vidal est venu en éliminer une. Vidal est capitaine de l’armée franquiste. C’est un fasciste. Un sadique. Un véritable psychopathe. Il n’a aucun scrupule dans l’accomplissement de ses tâches. Sergi López est extraordinaire.
Mais c’est un conte de fée. Et Ofelia doit réussir. Elle doit redevenir la princesse égarée que le Roi son père attend depuis la nuit des temps.
Alors on assiste en parallèle à la quête d’Ofelia et à celle de Vidal, en sachant que de toute façon, à un moment, ils se retrouveront face à face, au moment de la résolution.
Et Guillermo del Toro nous propose un conte de fée pour adulte. Alors évidemment, rien n’est édulcoré, et la fin n’est pas complètement heureuse. Le temps d’un film, on suit Ofelia et on souhaite son succès, même si on sait qu’il y aura une issue fatale face à un tel adversaire (voir plus haut). Alors quand Vidal poursuit Ofelia dans le labyrinthe, on pense à Jack Torrence poursuivant son fils Dany dans Shining. Mais si Danny s’en sort, il n’en va pas de même pour Ofelia. Quoique…
Et c’est dans l’assaut final que la féérie s’étale. Alors qu’Ofelia est la seule à voir les fées ou Pan, la réalité se mêle et finalement l’emporte. Mais cela se passe sous une forme féérique : jamais des explosions n’auront donné autant de flamboyance et de merveilleux. Une véritable explosion de couleurs chaudes. Il faut voir le feu brûler dans une teinte presque irréelle, voire surréelle.
Magnifique, tout simplement.