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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Steven Spielberg, #Guerre

Situé entre La Couleur pourpre et Always (Mettons Indiana Jones à part), voici une première vision "sérieuse" de la guerre par le maître Spielberg.

En effet, nous sommes très loin de la pochade 1941 même si l'action débute à peu près à la même période. Non, ici, Spielberg nous montre SA vision de la guerre. C'est tout d'abord une guerre tout en douceur, avec l'entrée en ville des troupes japonaises, sans presque un coup férir. Et pendant longtemps, les seuls morts que nous rencontrerons seront des prisonniers malades. Ceux à qui on aura mis la moustiquaire. Puis, les morts deviennent de vrais morts de guerre : le camp est attaqué.

Le camp, c'est le camp des prisonniers anglais et américains de Shanghaï. Mais c'est surtout le lieu de vie de Jamie, jeune Britannique issu d'une bonne famille de colons.

 

Jamie Graham (Christian « Batman » Bale), au début, n'est qu'un gosse de riche. Un parmi tous ceux de la concession anglaise de Shanghaï. Jamie est un passionné d'aviation et surtout d'avions japonais, les seuls qui valent le coup, selon lui. Nous sommes alors peu après Pearl Harbor, où les avions japonais ont infligé une sévère défaite à l'armée américaine. Et ces « braves » soldats japonais, Jamie va les cotoyer pendant trois ans dans le camp de prisonniers de Soochow, près de Shanghaï. Car, séparé de ses parents et abandonné à lui même, il fait la rencontre de Basie (formidable John Malkovich, comme toujours) qui va finalement le faire atterrir dans ce camp.

 

Ce qui va motiver Jamie pendant ces quatre années, ce sont ses rapports avec Basie. Ne voulant pas être abandonné une nouvelle fois, il s'accroche à Basie, mais finalement, cette dépendance deviendra réciproque. Mais la vie de Jamie dans le camp, c'est tout de même la vie d'un enfant qui doit tout apprendre par lui-même : « l'école de la vie ». Et sa seule évasion virtuelle, elle lui vient d'un autre enfant, un jeune japonais. Cette amitié lointaine - toujours derrière des barbelés - sera rompue lors de la mort d'un des deux protagonistes. Et l'attitude de Jamie à la mort de cet « ami » n'est que la réaction normale d'un enfant devant une injustice : pourquoi ?

 

Car, comme beaucoup de films de Spielberg, il s'agit d'un film sur l'enfance. Il ne s'agit plus de Roy Neary (Richard Dreyfus), ce grand enfant dans un monde d'adultes (Rencontre du troisième Type), ou encore de Miss Celie qui se raccroche à une promesse enfantine de sa sœur (La Couleur pourpre). Non, il s'agit de la vision enfantine d'un véritable enfant. Et il faut voir les feux d'artifice des soudures des mécanos japonais pour voir que cette guerre vue par l'œil de Jamie a ce côté jeu d'enfants qui finalement ne prend pas la guerre si au séreux que ça, et qu'à la fin tout le monde se relèvera.

 

Mais hélas, tout le monde ne se réveillera pas, et même quand Jamie retrouvera les siens, ce ne sera plus le même enfant - sera-ce encore un vrai enfant ? - et la valise jetée à l'eau illustre tout à fait ce changement de personnalité : Jamie rejette sa vie d'avant vers une vie différente. D'un enfant gâté à qui tout était dû, il est devenu un (très) jeune adulte, prêt à se battre pour sa vie.

 

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