Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Anticipation, #John Carpenter
New York 1997 (Escape from New York - John Carpenter, 1981)

1988-1997

Deux dates pendant lesquelles le monde s’est radicalisé : le monde est toujours binaire, d’un côté les (gentils) Américains et de l’autre les (méchants) Russes.

Mais surtout, la criminalité est telle que l’île de Manhattan est devenue une immense prison, cernée de murs gigantesques où aucune évasion n’est possible.

Pourtant, Air Force 1, le jet présidentiel s’est écrasé sur l’île, et Hauk (Lee van Cleef), le responsable de la sécurité passe un marché avec Snake Plissken (Kurt Russell) : il ramène le Président (Donald Pleasence), et il est libre.

Et si Manhattan est devenue une prison, les habitants n’en demeurent pas moins des prisonniers aux mœurs peu en adéquation avec une personnalité présidentielle.

 

Trois ans après Halloween, John Carpenter retrouve Donald Pleasence pour une histoire encore bien glauque. Ce n’est pas un psychopathe qui cherche des victimes : ce sont des psychopathes, de tous les genres, dans un décor apocalyptique absolument fantastique.

Et comme nous sommes en 1981 quand le film sort, inutile de vous dire que les effets spéciaux tiennent plus du bricolage – génial – que du numérique.

C’est un New York terrible avec sa flore incroyable qui nous est décrit. Ce n’est pas une prison dans le sens courant du terme : c’est plus une jungle urbaine abandonnée aux criminels de tous poils (ou sans) avec pour effet obligatoire, une hiérarchisation fondée sur la force et la peur.

Le super méchant ici est le Duke – Isaac Hayes – un Afro-américain à l’allure cool : il n’y a d’ailleurs que son allure qui l’est, ses pratiques étant un tantinet plus « hot ».

Ses hommes de mains lui sont totalement dé&voués, avides d’un peu de pouvoir et surtout de violence. Avec quelques personnages aussi glauques que l’intrigue, dont l’inquiétant Romero (Frank Doubleday).

 

Si le film est violent – euphémisme – il n’en possède pas moins une esthétique particulière (1). Carpenter nous brosse un univers apocalyptique d’autant plus magnifique qu’il est familier. Certes, on n’échappe pas aux surimpressions (écran bleu) inévitables, mais cela est fait avec un véritable souci de réalisme, afin de rendre presque vraisemblable une histoire improbable(?).

L’autre force du film tient à l’interprétation. Si Kurt Russell entre de plain pied dans la légende – Snake Plissken est devenu un personnage culte (comme on dit) – la présence de quelques stars reconnues donne un cachet supplémentaire de respectabilité. Outre Pleasence, on trouve Ernest Borgnine en chauffeur de taxi franchement pas net mais assez truculent, ainsi qu’un gentil salaud en la présence de Hauk : Lee van Cleef, éternel méchant est encore une fois dans un rôle ambigu.

En prime nous avons Harry Dean Stanton (Brain) dans le rôle d’un personnage douteux, ménageant la chèvre et le chou, mais arrêtant tout de même son choix scellant ainsi son destin (inévitable, encore une fois).

 

Mais bien sûr, c’est Plissken qui est le centre de l’intrigue. C’est un autre Justicier à New York, comme l’avait envisagé Carpenter. Mais alors que Charles Bronson évoluait dans un NY très familier, la dimension post-apocalyptique du film donne une aura plus grande à ce personnage qui semble revenu d’entre les morts : tout le monde croyait que Snake était mort.

Mais vivant ou non, les cadavres des multiplient sur son passage dans une débauche d’hémoglobine et d’images fortes.

Mais Plissken, malgré tout, n’est pas un justicier. Ce n’est rien d’autre qu’un mercenaire, luttant pour sa liberté – c’est normal, il est américain – et ne s’embarrassant pas de détails.

Son antagonisme avec Hauk ajoute à son personnage qui le rend sympathique au public.

Mais – parce qu’il y a toujours un mais – la vision futuriste a ses limites : si l’extrapolation criminelle peut se justifier, l’évolution des techniques de communication n’est pas à la hauteur et on arrive à une extrapolation non pas de 16 ans (1997) mais bien de quelques mois, soit 1981 : comme pour Le dernier Combat (2), c’est la cassette audio qui casse l’ambiance. Le Compact Disc n’arrivera sur le marché que l’année suivante…

 

 

PS : J’oubliais. C’est Jaimie Lee Curtis qui présente la situation au début du film. Encore une interprète de Halloween.

 

  1. Comme toujours chez Carpenter
  2. Besson n’a pas l’excuse de Carpenter : son film est sorti en 1983.

 

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog