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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Science-Fiction, #Daniel Kwan, #Daniel Scheinert
Everything everywhere all at once (Daniel Kwan & Daniel Scheinert, 2022)

 

Tout, partout et tout d’un coup.

C’est ce qui va arriver à Evelyn (Michelle Yeoh), alors qu’elle va à un rendez-vous avec une inspectrice des impôts, Deirdre Beaubeirdre (Jamie Lee Curtis) : une interférence se passe et elle se retrouve entre deux univers. Puis d’autres. Nous savons tous qu’il est difficile de se concentrer sur deux choses à la fois, alors deux univers… C’est pourtant ce qu’Evelyn va devoir apprendre – rapidement – avec l’aide de Waymond (Ke Huy « Short Round » Quan) qui se trouve être, en plus de son mari, un autre Waymond dans un univers parallèle.

Pourquoi doit-elle apprendre vite ? Parce que le/la terrible Jobu Tupaki (Stephanie Hsu) veut détruire tous les univers.

Alors elle va apprendre : tout, partout et tout d’un coup.

 

Jubilatoire.

Dieu sait que je déteste cet adjectif, mais il exprime tout de même un sentiment qui va au-delà du réjouissant habituel. Si j’étais anglophone, je dirai que c’est stupendous, mais avec toutes les acceptions que proposent les traducteurs de ce mot (1).

Si les univers multiples ont le vent en poupe en ce moment, on les appelle d’ailleurs  multivers, je dois avouer que le film des deux Daniel (Kwan et Scheinert) exploitent ce thème avec un rare brio, montrant que l’on peut aussi rire de cette interpénétration multiverselle (je sais, je néologise) qui se veut originellement dramatique. Et en plus, ça se tient.

 

C’est bien sûr un peu déroutant au début, surtout qu’Evelyn et Waymond parlent un chinois mâtiné d’idiomes anglais : on se dit que progressivement ils vont parler anglais avec accent, comme on en a un peu l’habitude dans les films américains qui se veulent exotiques. Mais ce n’est pas ça ! S’ils parlent un mélange d’anglais et de chinois c’est parce que leurs personnages sont comme ça ! En effet, dans d’autres univers, ils parlent tout à fait normalement – chinois ou anglais (américain, bien sûr) – ce qui donne une autre dimension (encore une) à l’intrigue.

Mais malgré tout, on s’y retrouve.

 

Le film se découpe en trois grandes parties qui reprennent les trois mots du titre, et constituent une trame narrative ternaire tout à fait classique : exposition – déséquilibre – résolution. Et j’avoue tout de même que comme Evelyn, nous expérimentons le tout partout tout de suite en même temps qu’elle et que ça peut devenir vertigineux. Mais quand tout arrive à la fois (la troisième partie donc, nous sommes nous aussi rôdés et nous savourons (encore plus) les différentes interactions. Et c’est là que ça devient vraiment « jubilatoire ».

 

Nous nageons régulièrement entre le sérieux et l’absurde – avec une certaine préférence pour le deuxième, mais sans jamais perdre de vue l’intrigue principale. Mais c’est plus facile à comprendre quand on voit.

Et comme si cela ne suffisait pas, les deux Daniel nous gratifient de quelques emprunts-hommages : Matrix, Ratatouille, Kill Bill et bien sûr 2001, a space Odyssey en sont les principaux éléments. Matrix parce que l’aspect jeu vidéo et monde parallèle est le plus évident, Ratatouille parce que Randy Newman (2), et 2001 pour la séquence des primates et un nouveau voyage vers l’infini aussi impressionnant, même si moins long.

 

Bref, un film phénoménal soutenu par une distribution au top, comme on dit, avec le couple Wang bien sûr, mais aussi avec une Jamie Lee Curtis incroyable ! Deux heures dix-neuf de pur bonheur, ça fait beaucoup de bien dans une actualité aussi chargée et surtout lourde.

A VOIR !

 

PS : j’oubliais A travers le Miroir de Lewis Carroll… Difficile de l’oublier pourtant, puisque c’est à ça qu’on pense quand commence le film… Moi en tout cas !

 

  1. Comme ça, pas besoin de râler contre eux…
  2. Je ne développe pas, mais sachez que je l’ai vu en VO, alors Randy Newman.

 

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