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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #F. W. Murnau, #Drame, #Fantastique

Le diable est sur la ville. Il apporte la peste, la fumée noire, les ténèbres.

Faust, c’est avant tout une légende allemande. Marlowe et Goethe en ont écrit une version, mais Murnau l’a mise en image. [Magnifiques images de Carl Hoffman sur des décors qui ne sont pas sans rappeler ceux du Cabinet du Dr Caligari]

Il y a tout : un diable malfaisant, un vieillard à la recherche de sa jeunesse, une pure jeune fille, les bijoux (Ah ! Je ris…), le rouet, l’archange. Tout est là.

Mais Faust, ce sont avant tout deux personnages : Méphisto et Marguerite.

Méphisto, c’est – évidemment – Emil Jannings. C’est du sur mesure. Il est le diable sous toutes ses formes. Et bien entendu, il est méchant. Après avoir trompé Faust, il va s’employer à détruire son bonheur, et – bien entendu – y arriver.

Le bonheur de Faust ? C’est Marguerite (Camilla Horn). La belle, la blonde, la pure Marguerite. On ne peut que tomber sous son charme. Mais dès le moment où elle tombe sous le charme de Faust ? Sa déchéance se déclenche : sa mère meurt, son frère est tué par Méphisto – en faisant croire (ben tiens…) que c’est Faust le meurtrier – et quand vient l’hiver, son bébé meurt et elle est condamnée au bûcher. Il y a de quoi devenir folle. D’ailleurs, elle le devient.

Mais le pilier du film, c’est Jannings. Il est un Faust cruel. Mais il sait aussi être comique. Et pendant que Faust et Gretchen flirtent, Faust en fait de même avec la tante Marthe. Et ce jeu amoureux est une pause avant la tempête qui s’annonce.

Parce que Faust va déclencher une tempête et détruire tout ce que Faust aura entrepris.

Mais Méphisto, c’est un être noir. Seule sa figure est blanche et ressort. Et Jannings se déchaîne pour accentuer cette noirceur. Un an après Le dernier des Hommes (F. W. Murnau, 1925), où il jouait un portier en pleine déchéance, il se lâche : son visage s’anime, il fait moult grimaces qui collent à son personnage. Il rappelle celui de Tartuffe dans le film éponyme (encore de Murnau !), quand il montrait sa véritable personnalité. Mais ici, il en fait dix fois, cent fois, mille fois plus. Et ça marche !

Et Faust, dans tout ça ? C’est un prétexte. Il n’a que peu d’épaisseur. Il est égoïste et insouciant. Il a une belle gueule, certes, mais c’est bien tout. Il faut dire que devant Méphisto-Jannings, il ne fait pas le poids.

Il n’empêche, quel film fantastique ! (dans tous les sens du terme !)

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