Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Guerre, #Sam Wood
Pour qui sonne le Glas (For whom the Bell tolls - Sam Wood, 1943)

1937.

Voilà maintenant un an que la guerre civile a commencé quand Robert « Roberto » Jordan (Gary Cooper) rencontre le général Golz (Leo Bulgakov). Ce dernier va l’envoyer détruire un pont stratégique en vue d’une attaque massive (1) contre les forces rebelles de Franco.

Jordan va donc vivre quelques temps avec la bande de Pablo (Akim Tamiroff) et Pilar (Katína Paxinoú), dans les montagnes.

Il va aussi rencontrer Maria (Ingrid Bergman) qui fut secourue alors qu’elle était aux mains de rebelles.

Entre Maria et Jordan, une histoire d’amour, précaire, va se tisser progressivement. Mais le conflit ne faiblit pas et l’heure de l’assaut approche.

 

J’ai déjà parlé ici des films de Sam Wood, et pas spécialement en bien, ses films étant d’une médiocrité flagrante. Il n’en va pas de même de ce film, sorti en plein conflit mondial et surtout porté par ses deux têtes d’affiche : Gary Cooper et Ingrid Bergman.

Certes, ce n’est pas non plus un chef-d’œuvre absolu, le scénario de Dudley Nichols mais surtout le roman d’Ernest Hemingway assurant seuls le succès. Mais on peut tout de même lui trouver quelques qualités, essentiellement dans l’interprétation qui est d’une très grande qualité, surtout les quatre interprètes cités ci-dessus.

 

C’est la deuxième fois que Gary Cooper se retrouve dans une histoire d’Hemingway (2), et à nouveau, c’est un destin tragique qui l’attend, malgré toutes les péripéties qui semblent éloigner cette fin inévitable : nous sommes dans une tragédie classique où quoi que fassent nos héros, un sort funeste les attend.

On retrouve d’ailleurs dans le film le moment d’espoir indispensable au genre et qui nous fait croire qu’ils s’en tireront.

Mais deux facteurs primordiaux veillent à l’accomplissement malheureux annoncé :

  • Nous sommes du côté républicain pendant la Guerre d’Espagne : ce sont les perdants ;
  • Il est normal de mourir pour la cause qu’on défend, surtout pendant une période de guerre.

En effet, quand le film sort, les Etats-Unis sont bien entrés dans le conflit et commencent à regagner progressivement dans le Pacifique, pendant que l’Europe va bientôt voir débarquer les Alliés en Italie et en France.

Il est clair que ce film est aussi un instrument de propagande en faveur des Alliés, l’Américain Jordan s’étant enrôlé dans les Brigades Internationales pour défendre la démocratie, et lutter contre les forces fascistes et nazies qui s’étaient invitées dans ce conflit. Et Jordan explique ce qu’il a fait et pourquoi, insistant bien sur ces deux formations étrangères (Italie et Allemagne) pour les relier au conflit qui préoccupait alors les spectateurs au cinéma.

On notera d’ailleurs la présence de soldats franquistes aux casques qui en sot pas sans rappeler ceux des Allemands à la même époque.

 

Alors oui, c’est un beau film, mais il y manque tout de même un souffle épique qui en aurait fait une fresque légendaire, comme le fit Victor Fleming pour Gone with the Wind, et l’année précédente Michael Curtiz et son immense Casablanca (avec déjà la belle Ingrid Bergman).

Mais ici, c’est Sam Wood…

Heureusement pour nous, il y a Gary Cooper, toujours aussi grand, en taille comme en talent.

 

  1. L’offensive de Ségovie, du 30 mai au 2 juin.
  2. A Farewell to arms (Frank Borzage, 1932)
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog