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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Dorothy Arzner, #Clara Bow
Il faut que tu m'épouses (Get your Man - Dorothy Arzner, 1927)

C’est un grand jour pour deux grandes familles françaises : ce sont les fiançailles de Robert (Charles Rogers), fils du duc d’Albin (Josef Swickard), avec mademoiselle Simone (Josephine Dunn), fille du marquis de Valens (Harvey Clark).

Mais Charles doit avoir sept ans (David Durand, qui interprète le garçon a eu sept ans cette année là), alors que Simone est un bébé !

Dix-sept ans plus tard, cet engagement est toujours d’actualité. Sauf que les goûts des deux jeunes gens ont évolué, et surtout, Robert a rencontré une jeune Américaine, Nancy Wothington (Clara Bow) avec qui le courant passe vraiment très bien…

Mais le mariage doit avoir lieu très, très bientôt…

 

Six mois (environ) après, on retrouve le couple vedette de Les Ailes (william Wellman), dans une nouvelle comédie où, là encore, Charles « Buddy » Rogers est mal apparié, et Clara Bow essaie de le conquérir. Mais cette fois-ci, ce n’est pas le jeune homme qu’elle doit convaincre. De plus, Rogers n’est pas le jeune naïf qu’était Jack Powell.

 

Le titre original, Get your Man (« Attrape ton bonhomme »), est non seulement mal traduit* (encore une fois) mais en plus résume très bien l’intrigue : oui, il est question de mariage, mais c’est plutôt comment on y arrive qui est le plus intéressant. Et surtout, c’est une des répliques de Nancy à Simone, l’encourageant à choisir son véritable amour.

Parce que tout le sel de la comédie réside dans la volonté d’annuler ce mariage arrangé, afin que les deux jeunes gens puissent épouser l’élu(e) de leur cœur.

 

Bien entendu, il s’agit d’un rôle sur mesure pour Clara Bow : elle y est espiègle, mutine et séduisante, le tout rehaussé d’une pointe d’hypocrisie. Mais c’est bien connu : « à l’amour comme à la guerre, tous les coups sont permis ».
Il faut dire qu’elle est tout le contraire de Simone : brune alors que l’autre est blonde, exubérante quand l’autre est réservée, et surtout habillée court quand Simone ne laisse dépasser que le strict minimum autorisé (la différence est flagrante dans la scène de nuit où Nancy porte un négligé quand Simone a revêtu une chemise de nuit austère et couvrante).

 

Mais si Clara est toujours aussi belle, Nancy n’est pas seulement un objet de désir. Elle sait se montrer « à la hauteur », comme on dit, batifolant avec Valens père afin de faire capoter ce mariage arrangé. C’est aussi une bouffée d’air frais dans un microcosme guindé et strict ; non seulement elle casse l’étiquette, mais en plus, tout le monde lui en sait gré. D’une certaine façon, elle représente cette jeune Amérique amenant un souffle de modernité sur le vieux Continent.

 

Et tout ceci ponctué de gags subtiles (on est en 1927 !) où Clara Bow étale son talent : les rencontres successives, le marivaudage avec le marquis, et surtout le moment où elle joue son futur rôle de belle-mère de Robert. Un régal.

 

Malheureusement, il s’agit d’une version où la pellicule est fort abîmée, voire tronquée : on passe du musée de cire au château de Valens sans raison apparente, les rencontres répétées de Robert et Nancy étant escamotées ; certains moments du film sont dans un tel mauvais état qu’on ne voit plus rien, seulement un écran noir.

 

 

* D’un autre côté, la pièce originale (de Louis Verneuil) dont est tiré le film, s’intitule Tu m’épouseras ! Elle fut créée en février de cette année-là à Paris…

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