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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Science-Fiction, #Rupert Sanders
Ghost in the Shell (Rupert Sanders, 2017)

Cogito ergo sum. « Je pense donc je suis », disait Descartes.

Mais est-ce le fait de penser qui nous fait être, ou plutôt le fait d'être qui nous amène à penser ?

C'est la question sous-jacente du film de Rupert Sanders, et aussi le dilemme que doit affronter Mira « Major » Killian (Scarlett Johansson) dans cette aventure singulière.
En effet, dans un futur (pas si) proche, on a greffé un cerveau humain à un androïde : cette conscience humaine étant l'esprit (en anglais « ghost ») dans la coquille (en anglais « shell ») vide qu'est la structure d'un androïde. Et la greffe a réussi. Mira est donc maintenant « Le Major », un élément on ne peut plus fiable des forces de police d'une ville japonaise (Tokyo ?). Mais c'est avant tout une arme redoutable, conçue par Hanka, un complexe scientifique aux desseins nébuleux, voire bien noirs.

 

Le film repose sur la dualité de Mira : est-elle robot - elle n'est qu'un assemblage de tissus de synthèses et de processeurs cybernétiques - ou est-elle humaine - son cerveau est le seul héritage de sa vie d'avant - ?

Nous avons une heure quarante-sept pour répondre à cette question, dans un flot d'action, d'effets spéciaux et de Scarlett Johansson.

N'ayant pas lu le manga originel, je ne parlerai donc pas de son adaptation, ce qui me permet plus facilement de me concentrer sur l'aspect cinématographique du film, n'ayant pas à maudire l'adaptation de cette BD japonaise. Je n'ai pas eu à déplorer tel ou tel aspect du livre qu'on ne retrouve « pas comme il faudrait » ou « pas du tout ».

D'un point de vue du spectacle, on n'est pas déçu, ça tire, ça frappe, ça court dans tous les coins, et mise à part la transformation en être invisible qui peut laisser à désirer - « on se croirait revenu vingt ans en arrière », me disait mon ami Farid - ça fonctionne.

Sauf quand le vieux policier (Takeshi Kitano) - le vieux sage incontournable de la mythologie japonaise - se met à parler : il est le seul à s'exprimer en Japonais ! Certes, il est le seul des personnages principaux qui est japonais. Mais tout de même, ses interventions en langue nippone sont totalement déplacées, voire parasitent le film. Quel est l'intérêt de le faire parler en japonais ? On a bien compris que cette ville (voir plus bas) ne peut pas être américaine : ses habitants sont tous d'origine extrême orientale (sauf les personnages principaux moins le vieux flic), et de nombreuses inscriptions en idéogrammes émaillent le paysage urbain. Mais ce vieux flic qui ne parle qu'exclusivement japonais, non, ça ne va pas. Il n'y a aucune pertinence, tout comme quand la mère de Motoko s'exprime, c'est avec un accent du crû qui n'apporte absolument rien à l'histoire.

Dommage.

 

La ville enfin : c'est un croisement de celle de Metropolis et des cités de Blade Runner et Brazil, où s'étalent de gigantesques hologrammes publicitaires. Metropolis pour sa taille, Blade Runner pour son aspect futuriste de consommation, et Brazil pour l'envers du décor. En effet, tant qu'on reste en altitude, on a une vision globale de cette immense métropole consumériste, mais dès qu'on se place en bas, à échelle humaine, on a plus l'impression d'être dans Brazil, tant certains lieux sont sordides. L'intérieur chez la mère de Motoko est une illustration parfaite de cette dualité brazilienne : alors que les constructions sont extrêmement modernes, une fois à l'intérieur, on retrouve un environnement familier (et familial) qui nous est plus proche.

La ville a beau être hyper moderne, les gens sont restés simples et vivent normalement : pour faire du thé, il faut faire chauffer de l'eau, et donc allumer le feu sous la bouilloire...

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