Si on en croit Wikipedia – dans laquelle il n’y a pas toujours n’importe quoi – un giallo est un roman italien de type whodunit (1), ayant donné son nom à un genre cinématographique surtout porté par Mario Bava (1914-1980) et Dario Argento.
Et ça tombe plutôt bien, parce que le réalisateur de ce Giallo n’est autre que ce même Dario Argento, qui nous propose donc un retour aux sources (c’était plus en vogue dans la période 1960-1980).
Seul divergence avec le giallo, le tueur est identifié largement avant la fin.
On apprend aussi que le genre giallo mêle le policier l’horreur et l’érotisme. Si ce dernier thème est traité de façon très sobre, nous sommes tout de même bien dans le genre.
Turin, années 2000.
Un tueur en série (Byron Deidra) élimine sauvagement des jeunes femmes très belles et très seules – essentiellement des étrangères.
Un soir, c’est la très belle Céline (Elsa Pakaty) qui est enlevée. Sa sœur Linda (Emmanuelle Seigner) fait des pieds et des mains pour la retrouver, entrant alors en contact avec Enzo Avolfi (Adrien Brody), un inspecteur « spécial » qui s’occupe de ce genre de criminels.
Commence alors une course contre la montre pour retrouver la jeune femme avant l’issue fatale.
Il est clair que Dario Argento n’a pas perdu la main et nous propose ici un film choc, où les images sanglantes s’installent progressivement, amenant une gradation dans l’horreur. Les premières mutilations sont occultées, mais les sons perdurent, amenant tout de même au spectateur des images terribles. Mais à un moment, on ne fait plus semblant (2) et on n’a plus aucun doute de la provenance du sang qui ne s’écoule pas toujours goutte à goutte.
Inévitablement, à un moment, cela devient un tantinet trop et on peut, tout comme moi – décrocher devant cette surenchère gore.
Pour le reste, rien de bien nouveau car l’intrigue est malgré tout assez convenue.
Restent deux curiosités tout de même.
La première concerne le tueur. Ce sont d’abord des yeux puis à la deuxième rencontre (pour le spectateur), c’est une grande partie du visage. A la troisième, il est identifiable : c’est un homme très laid qui boite, au teint jaunâtre. Normal, c’est un hépatique.
Son visage est donc d’une grande laideur et on se demande où Argento est allé trouver un faciès aussi ingrat. Connaissant la réponse, je n’ose vous le révéler, mais si vous allez à nouveau sur Wikipedia, vous aurez la solution, alors je vais vous éviter un effort (vous pouvez toujours passer au paragraphe suivant si vous ne voulez pas savoir) :
Byron Deidra est une anagramme, et si comme moi vous êtes friand·e·s de ce jeu lexical, vous n’aurez aucun problème pour identifier réellement ce tueur qui est d’ailleurs désigné comme « Giallo » dans le générique de fin.
L’autre particularité, c’est qu’Emmanuelle Seigner est blonde. Etonnant, non ?
Donc, à voir si c’est un genre dont vous êtes amateur, sinon, faites comme moi (trop tard, en fait, pour moi) : passez votre chemin.
- « Qui a fait le coup », roman où on apprend le nom du coupable dans les dernières pages sinon à la toute fin du livre.
- Evidemment que si : nous sommes au cinéma !