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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Drame, #Clint Eastwood
Gran Torino (Clint Eastwood, 2008)

Walter «  Walt » Kowalski (Clint Eastwood) est un vieil homme qui vient de perdre sa femme. Seul, il l’est d’autant plus que son quartier est de plus en plus fréquenté par les Hmongs, une peuplade d’Asie. Et ça, pour Walt, c’est assez insupportable : jeune, il a participé à la Guerre de Corée, avec les souvenirs qu’il en a gardés et qui le hantent depuis.

Mais quand une bande de jeunes voyous commencent à embêter ses voisins, il ne réfléchit pas longtemps et passe à l’action.

Dès lors, ce sera à la vie et à la mort entre ses nouveaux amis et lui : à leur vie et à sa mort.

 

La première vision qu’on a de Walter n’est certainement pas à son avantage. Et comme le remarque sa belle-fille Karen (Geraldine Hughes), il aurait pu faire un effort pour la mort de sa femme. Mais comme beaucoup de personnages de Clint Eastwood, Walt est un homme entier. Il ne fait pas toujours dans la discrétion ni la subtilité, mais reste malgré tout un personnage encore une fois très attachant. Mais ce n’était pas gagné.
On retrouve quelques ingrédients « déjà vus » et qui reviennent fréquemment chez ses personnages : Walt est raciste et réactionnaire et vit dans le passé. Il y a une part de Tom Highway (Heartbreak Ridge) dans cet homme qui ne vit que par le conflit qu’il a enduré près de soixante ans plus tôt ; mais aussi il annonce Earl Stone (The Mule) dans sa vie solitaire. On se demande même comment pouvait bien se passer la vie pour cette épouse qu’il vient d’enterrer aux côtés d’un tel personnage.

 

Et encore une fois, avec la famille, ce n’est pas vraiment ça. Et la réplique qui résume le mieux sa vie, il la prononce alors qu’il a été invité par sa voisine Sue (Abney Her) à manger chez elle : « j’ai plus de choses en commun avec ces niakoués (1) qu’avec ma propre famille de gâtés. »

Et bien, sûr, encore une fois, il va essayer de rattraper ce qu’il a fait ou ce qu’il n’a pas fait. Parce que, vous deviez vous en douter, la rédemption est là ! L’emménagement de ces Hmongs près de chez lui est de prime abord – et surtout pour lui – une mauvaise chose : il habite ici depuis toujours, dans un quartier catholique dominé par des Américains d’origine polonaise. Mais la vie a fait que tous ceux qu’il a connus ont déménagé ou sont morts et que son quartier a perdu de sa valeur, devenant un lieu d’accueil pour des gens moins fortunés : la maison habitée par les Lor est en piteux état et les appareils ménagers sont en fin de vie.

Et du fait de son passé (auquel il se réfère à tout bout de champ), cet emménagement est tout de même une bonne chose : il va pouvoir, à travers ses nouveaux voisins, se racheter.


Et ce rachat prend deux aspects : dans un premier temps, il va apprendre à connaître ses voisins et à les apprécier, ce qui amènera la réplique susmentionnée. Mais cela ne s’arrêtera pas là : c’est aussi pour eux qu’il va entreprendre la véritable démarche de rédemption, mettant ses affaires en ordre avant la confrontation finale avec le gang. Parce qu’il ne fait aucun doute qu’il ne reviendra pas de cette confrontation inévitable.

Et cette dernière rencontre a un côté duel final de western, quand le héros s’en va nettoyer la ville de ses desperados : seul devant les voyous, il prend la dernière cigarette avant l’explication finale.

Et si l’issue n’a rien à voir avec la trilogie de l’Homme sans nom, Eastwood nous gratifie tout de même du héros qui s’en va vers le soleil couchant (ou presque). Sauf que ce n’est pas celui qui était attendu. Et il n’est pas à cheval.

Il conduit une Ford Gran Torino 1972.

 

  1. « I got more in common with these gooks than I do my own spoilt family. » J’avais annoncé qu’il était raciste.
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