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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Ted Post, #Western, #Clint Eastwood
Pendez-les haut et court (Hang'em high - Ted Post, 1968)

C'est la fête à Fort Grant (Oklahoma).

Tout le monde est venu.

Il y en a qui viennent de loin, qui sont arrivés la veille et ont campé en dehors de la ville.

Ils sont venus en famille, avec les enfants sur les épaules, pour qu'ils voient mieux le spectacle.

Ca chante des cantiques, ça s'amuse, ça rit. Il y a des vendeurs de bière pour les grands (il fait chaud) et de salsepareille pour les petits.

Même le pasteur est là. C'est d'ailleurs lui qui dirige les chants et encadre le spectacle.

Et quel spectacle : une pendaison. Mieux même six d'un coup !

 

Le seul que ça n'intéresse pas, c'est Jed Cooper (Clint Eastwood). Il faut dire que les pendaisons, il en a soupé : il a été pendu (« une erreur judiciaire ») par une bande de justiciers adeptes des principes du juge Lynch.

Depuis, il est marshal pour le juge Fenton (Pat Hingle), surnommé « the hanging judge » (le juge qui pend), personnage créé d'après le juge Isaac C. Parker qui officiait à Fort Smith (Nevada), et était réellement affublé de ce surnom.

Cooper n'est pas marshal par sens du devoir : il veut retrouver et punir ceux qui ont voulu le pendre.

 

Premier western sans Sergio Leone pour Clint Eastwood, après la trilogie de l'Homme sans nom. Son personnage a un nom. Il a même un passé (ancien homme de loi). On pourrait presque rêver qu'il a un avenir.

Et cette fois-ci encore, il la joue personnelle. Accepter l'étoile de marshal, c'est pouvoir se venger légalement. Parce que Cooper n'a que cette idée en tête. Même dans un état désespéré, il ne renonce pas. C'est même ce qui le maintient en vie. Jusqu'à sa rencontre avec Rachel (Inger Stevens), une autre victime en quête de vengeance.

L'action se situe à la fin du XIXème siècle (l'Oklahoma a été ouverte à la colonisation en 1889, alors que la civilisation avait (presque) gagné tous les territoires américains. Malgré tout, Fort Grant est le seul endroit d'Oklahoma où la justice s'exerce légalement. C'est pour lutter contre les dérives expéditives - dont il fut une victime - que Cooper travaille avec Fenton. Mais malgré cela, il ne peut s'empêcher de critiquer cette soi-disant justice. Mais Fenton doit exécuter les criminels. C'est sa façon d'installer la Loi sur ce territoire.

 

Mais quelle justice, tout de même. Le procès est essentiellement à charge, le juge muselant Cooper afin de condamner un maximum de personnes, montrant ainsi la force de son tribunal.

Et pourtant. Il suffit de voir son visage, au moment des pendaisons simultanées pour comprendre que cette justice ne le satisfait pas complètement. Il y a du regret dans ce visage.

Mais le devoir l'emporte, avec les vies des suppliciés, dans une exécution qui devient un spectacle familial, où les citoyens se retrouvent, heureux de partager un moment de réjouissance. [Ce fut longtemps le cas en France, où les exécutions publiques étaient très courues, ne l'oublions pas !]

 

Après Furie (1936) et L'étrange Incident (1943), ce nouveau film décrit cette « justice » sommaire. Mais le ver est dans le fruit : Cooper ne peut pas être partial dans sa traque des responsables de son propre lynchage. De plus, il sait que ceux qu'il ramènera seront condamnés, « pour l'exemple», comme on dit dans ces cas-là.

Est-ce bien là la Justice ?

 

 

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