Jake Shuttleworth (Denzel Wahington) est en prison pour meurtre : il a tu sa femme. Pendant ce temps, son fils Jesus (Ray Allen) et sa fille Mary (Zelda Harris) continuent à vivre.
Quand l’administration lui propose une remise de peine pour les aider à faire signer son fils dans l’équipe de basket-ball de l’état, Jake accepte sans (presque) condition. Seulement voilà, Jesus a plus que du ressentir envers son père.
Normal, il a tué sa mère…
Spike Lee continue son introspection. Encore une fois, nous sommes dans une intrigue où les personnages principaux sont noirs et doivent se sortir d’un dilemme pas si évident que ça. Certes, pour Jake, rien n’a été plus simple – surtout depuis qu’il a été incarcéré :faire signer son fils dans l’université d’état. Mais quand on a goûté au meilleur (le secteur privé ?), il est difficile de se faire une idée objective…
Pour Jake, cela signifie aussi une réduction de peine : en clair, un cas de conscience…
Bien entendu, rien de cela n’arrivera (voir juste au-dessus) : le père et le fils vont trouver un terrain d’entente et se rabibocher (1). Mais bien sûr, encore une fois,c’est dans cette résolution que tout réside. Et si Jesus est interprété par un véritable basketteur, c’est encore une fois Denzel Washington qui fait tout le travail (2),d’un autre côté, c’est quand même ce qu’on attend de lui ! Quoi qu’il en soit, on se plonge avec délectation dans ce milieu du basket avec d’autant plus de plaisir que Spike Lee ne nous met (enfin ses interprètes, vous m’avez compris) en véritable situation de compétition : nous sommes avec des gens comme vous et moi (enfin plus vous que moi) et si nous voyons de véritables situations de match, elles ne concernent pas l’intrigue.
Le basket-ball est alors un vecteur qui permet à Jake de reprendre contact avec son fils à un moment crucial, pour tous les deux : pour Jake, si son fils signe, il aura(peut-être) une réduction de peine, et pour Jesus, c’est sa carrière professionnelle future qui est engagée. Là encore, les deux ne s’accordent pas spécialement…
Et Spike Lee s’appuie (c’est normal !) sur Denzel Washington pour mener à bien cette intrigue, avec en gage d’authenticité Ray Allen : autant avoir un véritable basketteur pour une telle intrigue. Et la confrontation entre ces deux professionnels est des plus bénéfiques. Washington est encore une fois formidable, mais Allen lui tient tout de même la dragée haute, interprétant un grand frère on ne peut plus convaincant – ce qui est la moindre des choses, non ?
C’est d’ailleurs ce domaine qu’on aurait aimé voir un peu plus développé (moi en tout cas…) : la relation entre Marie et les deux membres de sa famille. D’un côté un père absent (normal,il est en prison) et de l’autre un frère qui est (presque) trop présent parce que (trop) conscient de ses responsabilités.
En conclusion, nous avons un film sportif pas si simple que ça (étonnant pour du sport non ?) et surtout un Denzel Washington au top niveau. Et en plus, nous avons le privilège de retrouver la formidable Lonette « Rosa » McKee.
Au final, qui est le pus talentueux (3) ?
- Je ne révèle aucun secret : ayant vu quelques films américains ces dernières années, je n’ai aucune difficulté à comprendre comment va évoluer l’intrigue…
- Attention : si Ray Allen est avant tout un basketteur de (très) haut niveau, son jeu ici n’est pas insipide.
- Traduction (possible) du titre : « quelqu’un de talentueux ».