Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Howard Hughes
Les Anges de l'enfer (Hell's Angels - Howard Hughes, 1930)

Deux frères : Roy et Monte Rutledge (James Hall & Ben Lyon).

Une femme : Helen (Jean Harlow).

Et la guerre...

 

Il n'y a pas à dire : les Américains savent faire des films de guerre. Est-ce dû au fait que les conflits armés ne se sont pas déroulés sur leur sol (Première et Deuxième Guerres mondiales, Vietnam...) ? Peut-être. Il n'empêche, ils sont très forts !

Trois ans après Wings de William Wellman, c'est Howard Hughes qui se lance dans une fresque spectaculaire sur l'aviation pendant la première guerre mondiale. Mais nous sommes au début de l'ère parlante, alors les effets habituels du cinéma muet sont encore présents (et certaines scènes furent post-synchronisées) : intertitres, scènes partiellement sonorisées (quelqu'un parle, mais ses gestes restent inaudibles), et petit clin d'œil aux personnages d'aristocrates militaires chers à Stroheim : le baron Von Krantz (Lucien Prival) n'est autre qu'une (pâle ?) copie du maître...

Et alors que Wellman raconte en partie sa propre vie dans l'escadrille Lafayette, Hughes, pilote chevronné et émérite mais qui n'a pas connu la guerre (il avait onze ans quand les Etats-Unis sont entrés dans la guerre), va encore plus loin dans le sensationnel. Il nous propose un ballet aérien d'une vingtaine de minutes, tourné dans les airs (et qui fera quatre victimes, hélas, sans compter les blessés dont Hughes lui-même), avec un atout supplémentaire sur Wellman : le son. Ce sont d'incessants vrombissements d'avions qui soutiennent un combat aérien épique. Avec en vedette, Von Richthofen : le Baron rouge soi-même !

Et les « anges de l'enfer » dont parle le titre (pour une fois bien traduit, comme quoi, tout arrive !), ce sont ces pilotes qui apportent avec leurs engins une mort terrible et inévitable.

Mais au-delà de cette fresque guerrière transparaît l'honneur. C'est par sens de l'honneur et du devoir qu'agissent ces hommes : il faut voir le sacrifice des Allemands dans le zeppelin pour bien se rendre compte de cette idée. C'est sans hésitation qu'ils se sacrifient (inutilement, c'est toujours comme ça à la guerre) pour sauver leur appareil qui malgré tout sera abattu...

La destruction du zeppelin amenant en outre une scène extrêmement impressionnante : alors que l'image est teintée (en bleu, c'est la nuit), on voit le dirigeable prendre feu et s'écraser dans un tonnerre de flammes. Cette scène prémonitoire renvoie à la fin tragique du Hindenburg, trois ans plus tard.

Il est clair, en voyant cette scène, que Hughes n'a pas lésiné sur les moyens. Et Scorsese, dans Aviator, a bien compris l'importance de ce film dans la vie du réalisateur-playboy-millionnaire. Hughes devait absolument faire ce film, comme si sa vie en dépendait.
C'est le film le plus coûteux jamais tourné - en 1930 ! - mais qui amènera un bon retour sur investissement à Hughes, les recettes doublant le montant des dépenses.

Et puis il y a Jean Harlow. Elle n'est qu'un enjeu secondaire de ce film : Roy et Monte tombant tous deux amoureux d'elle. Mais - rôle de garce oblige - c'est un troisième qu'elle aime... Elle apparaît peu, finalement, mais ses apparitions sont mémorables. Et en plus - grâce à une copie retrouvée chez John Wayne - elle apparaît dans la seule séquence en couleur  (Technicolor) encore disponible du film : le bal du Committee. Un régal.

C'est le film qui va la lancer, jusqu'au - malheureusement - 7 juin 1937, date de sa mort : elle n'avait que vingt-six ans.

Quoi qu'il en soit, le film de Hughes restera longtemps comme l'une des références incontournables des films d'aviation de guerre, avec Wings de Wellman. Les images aériennes y sont encore plus époustouflantes. Il n'est pas étonnant que certaines cascades aient été refusées par les pilotes, rompus à ce genre d'exercice.

 

Impressionnant.

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog