Elles sont de retour !
Ces légions commandées par Balor (Roy Dotrice) le roi des Elfes sur l’insistance de son fils Nuada (Luke Goss) et créées par le gobelin Bethmoora (John Alexander). Elles sont terribles invincibles et commandées par celui qui portera la Couronne.
Bien entendu, ce qui n’était qu’une légende pour endormir le jeune Hellboy (Montse Ribé) est en train de se réaliser une nouvelle fois : le Prince Nuada a bel et bien l’intention de sceller une bonne fois pour toutes le sort des humains.
Mais le B.P.R.D. (Bureau for Paranormal Research & Defense) veille au grain et ses trios agents les plus prestigieux sont envoyés remettre les choses en ordre : Abraham Sapien (Doug Jones), Liz Sherman (Selma Blair) et bien sûr Hellboy (Ron Perlman).
Quatre ans après le premier opus, Guillermo del Toro nous propose une suite aux aventures de Hellboy, une sorte d’alternative au monde Marvel qui est en train d’envahir les écrans.
Mais dès l’apparition de nos héros, on peut sentir une teinte d’ironie qui va baigner l’intrigue (presque) de bout en bout. En effet, si les films Marvel sont truffés de bons mots et se situations comiques, on n’y retrouve pas le recul de ce film. Guillermo del Toro s’amuse, les acteurs et le public aussi.
Il faut dire que l’intrigue, encore une fois, est absolument improbable : une histoire de Couronne magique rappelant d’une certaine mesure l’univers de Tolkien (1) et celui d’Harry Potter pour un public un tantinet plus âgé (2) !
Et au milieu de tout ça, notre trio qui se sort de chaque situation.
Mais si l’ironie est omniprésente, nos trois personnages prennent un peu plus d’épaisseur que dans le film précédent. Mais surtout ils sont confrontés à des situations peu habituelles pour eux : ils ont des sentiments humains.
Il faut voir Abe se troubler en présence de la princesse Nuala (Anna Walton), la sœur jumelle de Nuada (3) : il est amoureux. S’ensuit alors une scène très drôle où Hellboy et lui s’enivrent de bière en chantant Can’t smile without you de Barry Manilow (4), la chanson se diffusant dans chaque recoin du B.P.R.D.
Autre manifestation d’humanité chez ces « anormaux » : Hellboy va être père. Si l’annonce peut paraître merveilleuse et présager des lendemains qui chantent, deux questions assaillent le spectateur :
- A quoi va ressembler le bébé ?
- Comment s’y sont-ils pris ?
Cette dernière question met en évidence un élément peu pris en compte dans l’univers des super-héros : la reproduction de ces derniers, et par extension leur postérité.
A ce jour, seuls Wolverine et d’une moindre mesure Superman ont répondu à cette question (5).
En outre, les images sont magnifiques ajoutant une touche de magie indispensable à l’intrigue. Les transitions entre chaque séquence se font naturellement, un mouvement de la caméra fluide amenant un nouveau plan. On se souvient de La Corde (Alfred Hitchcock, 1948) où un personnage passait devant l’objectif et on passait à un nouveau plan. Or ici, n’importe quel élément peut amener ce changement de point de vue.
S’ajoute à cela l’esthétique propre aux films de Guillermo del Toro : on obtient alors un film superbe.
Comme quoi on peut aussi faire un film de super-héros sans se reposer uniquement sur l’action.
- Les Elfes blonds et la Couronne qui rappelle l’Anneau Unique de Sauron
- Les créatures magiques y sont ici beaucoup moins photogéniques…
- Tellement proche de son frère qu’ils éprouvent les mêmes blessures.
- Abe est surtout connu pour écouter de la musique classique
- Logan (James Mangold, 2017) et Superman returns (Bryan Singer, 2006)